Énormément de monde au Hasard Ludique alors que le premier groupe de ce premier jour du Paris Popfest 2023 commence pile à l'heure annoncée (une rareté à Paris...) sans que l'on ne puisse savoir si ce sont les têtes d'affiche de la soirée ou l'abondante presse qui explique une assistance bien supérieure à ce qu'on avait pu voir certains soirs des années précédentes. Youhou, c'est le grand retour des photos floues !
Le quintet londonien Hadda Be va nous offrir pour commencer ces trois soirs une fort bonne performance malgré une présence scénique des plus basiques (heureusement la chanteuse prendra progressivement de l'assurance et occupera un peu plus la scène au fur et à mesure de la quarantaine de minutes). Une petite dizaine de titres oscillant entre indie-pop et post-punk avec parfois une petite touche shoegazey sont joués de façon plus musclée que sur disque (enfin pour les titres déjà enregistrés, le groupe nous gratifiera aussi de plusieurs nouveaux morceaux, on attend un nouvel album avec impatience). S'il alterne d'abord moments calmes et plus nerveux, le quintet finira par quatre titres particulièrement entraînants magnifiés par la belle voix de Amber Price. Bref une excellente façon de commencer la soirée.
Le quatuor plurinational basé à Paris Healees qui prend la suite très vite sur la scène (bravo l'organisation) est lui très franchement shoegaze et tout à fait compétent dans le genre. Mais comme sur "disque" (le premier EP / mini-album est disponible à un prix modique en digital sur bandcamp, la version cassette est épuisée), un problème apparaît vite : ni assez mélodique ni assez noisy, le groupe reste malgré une rythmique particulièrement solide dans un entre-deux qui paraît vite un peu répétitif, d'autant que le chant partagé à trois est complètement noyé dans le mix. Une performance solide mais qui est loin de m'avoir totalement convaincu sauf quand le quatuor va franchement dans une direction Jesus & Mary Chain.
Les applaudissements nourris pour le Miki Berenyi Trio réponde à mon interrogation du premier paragraphe et il ne faudra malheureusement qu'une chanson pour répondre à celle qui m'avait assailli au moment de prendre mon billet : ai-je vraiment envie de voir Miki en 2023 ? Lush est à la fois dans mon top 5 groupes de tous les temps et mon premier grand souvenir de concert "indé" au Divan du Monde en 1996. J'avais hésité à les revoir au moment de la reformation puis quand Piroshka est passé à Paris mais j'avais à chaque fois reculé de peur d'être déçu. Il paraît que la vieillesse est un naufrage. Je n'en suis pas sûr pour tout le monde, mais pour le concert de ce soir... Dès les premières, pour le moins maladroites, secondes, il semble évident que la déception sera grande. Miki et ses deux acolytes Moose et Oliver Cherer sont de toute évidence ravis d'être là, mais ils ont surtout l'air d'une vieille bande de potes contents de se retrouver pour se taper un bœuf. Et si la setlist composée essentiellement de vieux titres de Lush, d'un peu de Piroshka et de Moose, pourrait ressembler à un best-of, certaine réorchestration sont loin d'être convaincantes (qui a imaginé qu'ajouter une rythmique techno sur 'For love' était une bonne idée ?) et la voix de Miki souffre terriblement sur certains passages. Heureusement qu'elle garde en revanche une sacrée présence. Quoi de plus triste au final que de constater que le meilleur moment sera une reprise de la reprise du 'Love at first sight'. Avais-je vraiment besoin que Mickie me renvoie en miroir le fait qu'en 30 ans on vieillit... Mais bon, le public a l'air majoritairement ravi, sans doute suis-je juste un vieux con. Dans tous les cas, merci aux organisateurs du Popfest pour le boulot qu'ils font et les groupes qu'ils arrivent à faire venir pour un tarif des plus raisonnables.
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