On se rend compte qu'on n'est pas allé depuis longtemps dans une salle quand on ne la reconnait pas. OK, j'exagère, mais la Café de la Danse, avec sa fosse plus grande (une partie des tribunes semble désormais escamotable) et ses nouveaux sièges qui ont l'air bien plus confortables (mais étaient plein quand je suis arrivé après la première partie) a fait peau neuve, et je ne sais même pas depuis combien de temps. Il est en tout cas fort bien rempli pour la venue de Jens Lekman...
Et cela faisait très longtemps que je n'avais pas vu un public parisien aussi motivé. Les cris quand on reconnait un morceau, OK ; les applaudissements particulièrement nourris, OK ; un enthousiasme particulièrement vocal, OK ; une fosse qui move avec la musique, OK. Mais un public qui tape des mains ou claque des doigts avec une telle vigueur pour marquer la rythmique, qui chante et reprend en choeur sans même que l'artiste ne demande rien, c'est quand même beaucoup plus exceptionnel. Il faut dire que le suédois semble prendre beaucoup de plaisir à être là et que son énergie est particulièrement communicative. Seul, pour le premier morceau, il est vite rejoint par ses trois musiciennes et se montre un showman particulièrement impressionnant, faisant participer le public, n'hésitant jamais à se montrer truculent dans ses interventions et sachant utiliser le moindre détail pour focaliser l'attention (et hop, petite pose rigolote pour un photographe du premier rang...).
Musicalement, le gars Jens fait exactement ce que l'on peut attendre de lui, soit une alternance de morceaux plutôt intimistes et teintés d'une pointe de nostalgie et d'autres beaucoup plus fun, rythmés et dansants. Il croone avec délectation quelque part entre Morrissey, Sinatra et Mercury. Et il n'y aura aucun temps faible pendant toute la durée du concert (1h30 en tout), ce qui prouve la qualité de son répertoire. Je m'étais demandé comment il allait pouvoir rendre sur scène ses orchestrations parfois assez luxuriantes, et bien une bande enregistrée et un clavier remplissent parfaitement les besoins... Les morceaux s'enchaînent devant un public toujours plus conquis à la grande joie d'un artiste qui semble s'éclater et on passe un moment de communion rare. Même une sortie de scène un rien grandiloquente (il se retrouve seul, bras levé, écoutant une bande sonore de violon, avec ses musiciennes assises autour de lui avant de le rejoindre pour saluer) passe crème... Deux rappels, l'un seul, l'autre accompagné, viennent conclure une soirée inoubliable avec un dernier titre fabuleux d'osmose entre l'artiste et son public.
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