Le Batofar est loin d'être ma salle parisienne préférée : le son y est très moyen, et dès qu'il est raisonnablement rempli, ça se bouscule et on ne voit pas la scène. En revanche la programmation est souvent excellente (j'ai malheureusement raté Future of the Left récemment) pour les amateurs de rock...
… et la première partie est en général cohérente, ce qui est loin d'être toujours le cas dans certaines salles parisiennes. Le quatuor français Blue Mountain Expansion fait donc lui-aussi dans le rock psyché, même s'il rajoute, ici une grosse louche de shoegaze, là une bonne pincée de noise rock. Vu la (sur)abondance de groupe de ce genre depuis quelques années (qui aurait cru il y a 15 ans que se multiplieraient les festivals de rock psyché...), on sait exactement à quoi s'attendre mais nos frenchies le font bien, et avec style, ne cherchant jamais à faire du bruit pour du bruit ni à multiplier les effets de guitares masturbatoires, pour au contraire se concentrer sur le côté chanson servie par une rythmique impeccable. Du coup, le set de ¾ d'heure, durée d'habitude bien trop longue pour une première partie, passe à toute vitesse et avec plaisir. Mais, et c'est un gros mais, le quatuor manque d'un chanteur à la fois charismatique et disposant d'un organe agréable à entendre, ce qui ferait passer le groupe dans une autre dimension. Là, le chant est partagé mais aucune des voix (certes pas aidées par la qualité sonore du lieu) n'est vraiment satisfaisante. Dommage, mais ça reste une très bonne première partie.
Les américains de Cosmonauts ont, eux, un chanteur vraiment charismatique (il sait se mettre le public dans sa poche) et bénéficiant d'une voix à la fois particulière et très agréable. Et si sur disque, le quatuor prend parfois un petit côté branleur qui n'est pas dénué de charmes mais qui irrite un peu par moment, sur scène le groupe est à la fois, très rock, très fun et très pro. Pendant une heure, il va enchaîner les titres de son très bon nouvel album A-OK! et les morceaux plus anciens sans relâche pour le plus grand plaisir d'un Batofar très bien rempli. En live, ils sonnent beaucoup plus bruts et noisy tout en gardant le côté pop et festif qui sort le rock pyché de Cosmonauts du tout venant. Et s'il souhaitait les polir un peu plutôt que de garder un aspect un peu foufou et abrasif, la plupart de ces compositions pourraient devenir des tubes en puissance et le groupe atteindre un succès comme celui des Dandy Warhols. Reste qu'il semble s'éclater dans cette petite salle et offre au public conquis un vrai bon concert rock, même l'excellent « slow » décadent et poisseux 'Party at Sunday' prenant un côté bien plus lourd et violent. Et comme le public en redemande, pourtant fatigué par un tel déferlement de son et d'énergie, on aura le droit à un petit rappel de deux titres, le groupe finissant sur une version parfaite de 'Good Lucky Blessing'.
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