Première fois à l'Alimentation Générale (il y a trop de salles à Paris...), et si la salle est plutôt bien foutue (il y a même des babyfoots et des vieux jeux vidéo au rez-de-chaussé !), le son va se révéler comme souvent dans les petites salles problématique : pas trop fort (ce qui est une excellente chose) mais pas trop bon (oui, je sais on ne peut pas être trop bon)(par contre trop con...) non plus.
Le problème ne se pose pas pour Dalva. Une guitare, un micro, et basta... La scène semble trop grande pour lui, ce qui est étrange vue sa taille (plus petite qu'à l'International ?) et les titres s'enchaînent, sans me convaincre. Est-ce parce que l'heure déjà tardive (une heure de retard sur l'horaire annoncé (presque habituel malheureusement dans ce type de salle), et il y a trois sets prévu...) me fait réaliser que la soirée va s'éterniser (jusqu'à presque minuit et demi...) ? Parce qu'en 25 ans de concerts j'ai déjà vu pas mal de petits gars hésitant entre folk et nouvelle chanson française, proposant des textes auteurisants bardés des mêmes références et du même type de second degré et grattant leur guitare avec une forte conviction ? Ou plutôt parce que je ne suis vraiment pas client de ce type de chose... Pour être honnête, Dalva m'a semblé bon dans son genre et pourrait remplacer avantageusement bien des noms connus. Mais ce n'est pas pour moi...
Si la scène semblait trop grande pour Dalva, elle parait bien trop petite pour le quintet White Note qui lui succède. En revanche le son, lui, va poser problème... Car le groupe propose une musique pop un peu expérimentale flirtant aussi bien avec The National, Radiohead, Sigur Ros que les groupes Arts & Craft, alternant passages calmes et plus excités, et faisant preuve d'une certaine complexité. Or malheureusement, de nombreux titres sortiront un peu comme une bouillie sonore dont il est difficile de profiter. Le chant est noyé (difficile par moment de distinguer le moindre mot) alors qu'il semble vraiment bon (même si certains effets ne semblent pas toujours parfaitement maîtrisé, mais là aussi, peut-être est-ce un problème technique). Il est alors difficile de profiter de chansons avec une telle structure et une telle instrumentation dans ces conditions. Mais les versions enregistrées écoutées depuis sur la toile donne envie d'en savoir plus...
Des problèmes techniques le duo italien She Owl que je suis venu voir ce soir, en aura aussi, même si à deux et en restant dans la douceur, ils sont un peu moins gênants. Le groupe vient présenter son deuxième album Animal Eye sorti quelques jours auparavant et c'est avec beaucoup d'impatience (il est déjà 23:20...) que je revois sur scène un de mes plus gros coups de coeur de ces dernières années, aussi bien sur disque qu'en live. La voix de Jolanda a toujours cette incroyable capacité à changer avec une facilité désarmante de registre, d'une pure froideur cristalline à une chaleur quasi-soul. La musique fait dans un faux minimalisme raffiné naviguant entre dark folk et slowcore. On se retrouve très vite comme hypnotisé et les titres se succèdent avec un immense plaisir. La présence de titres du premier et du nouvel album permet de voir l'évolution du duo : les nouveaux morceaux sont moins immédiats et catchy, mais sont beaucoup plus tribals et shamaniques, avec une rythmique omni-présente et des ambiances encore plus étranges. Après un petit titre en rappel, on sort épuisé mais très heureux...
lyle
|
22:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.