Valet - Nature
Label : Kranky Sortie : 15/06/15 Format : CD / LP Disponible : Partout |
Quand je suis tombé sur ce disque chez mon disquaire, j'ai d'abord été très perplexe. Le nom m'évoquait quelque chose, mais le souvenir était vague. Et c'est le label, Kranky, qui finit pas me convaincre que, oui, je connaissais et appréciais Valet, entraînant l'achat de ce Nature. Retour à la maison, petite recherche, et j'avais effectivement l'album précédente de la dame, album datant... d'il y a sept ans, soit une éternité à une époque où l'on a autant de musique à disposition. Et une explication à la légèreté de mes souvenirs...
Honey Owens, qui est extrêmement active (elle collabore entre autres à Nudge et Jackie-O Motherf***er), a donc repris son ancien nom de plume pour un disque qu'elle ne voulait pas enregistrer avec son projet actuel, Miracles Club. Mais sous la forme d'un vrai groupe ce coup-ci, avec à ses côtés son compagnon Rafael Fauria ainsi que Mark Burden. Et du coup cela n'a plus grand chose à voir. Oubliée la musique expérimentale entre drone et blues déconstruit et shamanique de ses deux premiers opus, Blood Is Clean et Naked Acid. Place à huit titres situés entre space-rock et dream-pop.
Rassurons immédiatement le lecteur : il ne s'agit pas juste d'un disque de plus dans des genres redevenus ultra-populaires (enfin au moins dans certains milieux). Certes, on y retrouve des nappes de guitare, du reverb et une voix féminine glacée et éthérée. Mais Valet n'utilise pas une formule éculée comme tant de groupes ces derniers mois pour produire une musique pré-digérée et gentiment mièvre (on ne citera pas de noms...). Il explore ses propres territoires, multiplie les approches sonores (on pense suivant les moments aussi bien à Spiritualized qu'à Slowdive ou Mazzy Star) et diversifie les ambiances, oscillant sans cesse entre l'ombre et la lumière.
Que manque-t-il alors à Nature pour rentrer dans la catégorie des bons disques marquants de 2015 ? Une voix plus que sympa. Des chansons vraiment mémorables. Il faudrait surtout qu'il ne laisse pas cette légère impression de par moment plus chercher à se faire plaisir qu'à faire plaisir à l'auditeur. Mais voilà néanmoins une belle œuvre d'artisan qui fait son truc dans son coin sans se soucier des modes.
lyle
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22:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
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