The Domino State - Open Heart World
Label : Exhibition Sortie : 15/12/14 Format : MP3 Disponible : En dessous |
Mais qu'a-t-il bien pu se passer ?
Il y a quatre ans et demi sortait Uneasy Lies The Crown le premier album de The Domino State sous une pluie toute britannique de critiques positives s'interrogeant néanmoins sur le fait que le groupe avait sans doute top attendu pour surfer sur le buzz né d'une poignée de singles incendiaires et de premières parties plus ou moins prestigieuses (de Coldplay à M83...). La mayonnaise ne prit pas, retour dans l'anonymat et longue quasi-hibernation, jusqu'à ce que les veinards abonnés à la mailing list apprennent mi-décembre que Open Heart World était sorti et qu'il était disponible au prix de leur choix, même un simple like. Mais qu'a-t-il donc bien pu se passer ?
Outre le fait qu'il était sorti sans doute trop tard, ce premier album montrait un peu les limites de l'auto-édition : le groupe a voulu peaufiner son bébé et en garder le contrôle complet. Il n'a pas eu la publicité et les passages radio qu'il aurait pu espérer (et je ne parle même pas de chez nous)(et non, il ne serait jamais passé sur RTL2, Thomas...) et donc aucune chance de toucher le grand public. Signé par... au hasard... Fiction, il aurait largement pu connaitre le succès d'un... au hasard... White Lies. Pas sûr pourtant qu'il aurait été alors aussi bon.
Car la grande réussite de The Domino State a été de conjuguer mélodies pop épiques avec le côté le plus accrocheur du post-punk et du shoegaze sans jamais sombrer dans la facilité et le putassier, contrairement à... au hasard... (bon je crois que vous avez compris, en plus vous pouvez mettre le nom que vous voulez, ça marchera aussi bien). Cela a aussi sans aucun doute été son plus gros problème : un peu trop dur, rêche et sans concession pour le grand public... et bien trop commercial pour l'amateur de musique pur de pur qui ne reconnaitra jamais pouvoir apprécier un disque qui pourrait être du Coldplay biberonné à Wire et MBV avec un chanteur plus burné.
Oui, j'ai bien dit "a été" car en quatre ans, la musique du quintet londonien a évolué, réduisant les murs de guitares pour laisser plus de place aux claviers et aux passages de cordes, se teintant régulièrement de côtés new-wave et synth-pop, variant davantage ses ambiances, de la ballade langoureuse au petit tube indie-rock énergique. On est ainsi tout surpris de penser à Depeche Mode sur un 'We Will Surrender' ou encore plus sur un 'Your Love'. Et même le chant de Matt Forder a mûri, prenant une coloration plus chaude et douce. Mais ce qui est toujours là, et bien là, en revanche, ce sont ces mélodies qui coulent de source, s'incrustent et font un bien fou, ainsi que ces passages où l'on se retient à grand peine de se mettre à chanter en chœur....
Open Heart World ne touchera sans doute ni les puristes et les banchés, ni le grand public (la rançon de l'indépendance ?). Mais rien ne vous empêche de le découvrir (qu'avez vous à perdre ?) et de le chérir...
lyle
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22:41 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
J'ai plutôt bien apprécié le temps de 2 morceaux, mais l'emphase "pompière" m'a malheureusement assez vite usé :-(
Écrit par : Thierry | 19/01/2015
Répondre à ce commentaireBizarrement, cela ne me surprend pas... :-)
Écrit par : lyle | 19/01/2015
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