Dans le mur... du son !

Label : Soft Limit

Sortie : 08/09/14

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En écoute

La première fois que j'ai écouté El Pintor (ouaouh, super l'anagramme, dommage de ne pas avoir fait preuve d'autant d'esprit pour écrire des chansons), je me suis endormi. OK, il était tard, j'attendais que ma moitié rentre d'une soirée copine, et la journée au boulôt avait été longue. Mais ce n'était pas franchement un bon présage. Une semaine et une dizaine d'écoutes plus tard, je ne suis vraiment pas convaincu d'avoir bien fait de m'acharner...

Pas que ce cinquième album du néo-trio new-yorkais soit particulièrement mauvais, il peine juste la plupart du temps à éveiller un réel intérêt sur son auditeur. Voire même à soulever sa paupière un peu lasse... Interpol a désormais le cul entre plusieurs chaises : dépassé de tout côté par des copieurs du mouvement post-punk plus jeunes et encore plus madrés (disons-le franchement, Turn on the Bright Lights était un pastiche, certes particulièrement habile et efficace, mais qui ne mérite en aucun cas de figurer dans les best-offs des 00's) que lui, il ne peut décemment plus proposer la même soupe, désormais ultra-rebattue, qu'il y a 12 ans, mais a découvert avec son quatrième album (oui je sais, ça ne veut pas dire ça mais tout le monde le dit alors...) éponyme que se réinventer était une chose à la fois difficile et pas forcément payante aussi bien auprès des fans que de la critique, et se doit désormais à chaque album d'ajouter deux ou trois titres susceptibles de rejoindre sa setlist pour les stades / festivals. (Pu***, j'ai cru qu'elle ne finirait jamais cette phrase).

On trouve donc les "tubes" susceptibles de s'intercaler entre 'Obstacle 1' et 'Slow Hands' en concert, même si on est loin de la flamboyance gothique d'autrefois ('All The Rage Back Home' ou 'My Desire' (oui, ça commence pas trop mal, c'est après que ça se complique), voire 'Everything Is Wrong') et d'autres morceaux qui ne semblent pas avoir la moindre idée d'où ils sont censés aller... Voix barytinosque jusqu'à en faire trop... check. Ambiance glauque pour faire peur aux ch'tits n'enfants et plaire aux indie kids corbacs... presque check (ça semble un peu forcé quand même...). Basse oppressante et mélodies hypnotiques... euh... plus check du tout. A la place, une batterie lourdingue, une grosse guitare qui tâche (et qui s'essaye même à faire shoegaze par moment), et un chant encore plus mis en avant, et hop ça passe... pas vraiment... Des chansons mémorables, des moments qui vous font frissonner, des émotions à fleur de peau... bah faudra voir ailleurs en fait. Interpol ressemble désormais à une marque déposée qui doit fournir sa came à un public complaisant. Le potentiel est toujours là, pourtant...

lyle

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