Department M - Department M
Label : Fierce Panda Sortie : 06/01/14 Format : CD Disponible : Partout |
Owen Brinley aura-t-il autant de vies qu'un chat ? On l'a connu d'abord faire de l'indie-rock placébesque avec Colour of Fire (qui fit d'ailleurs la première partie de Molko & Co lors d'une tournée européenne) puis de l'indie-pop épique et lyrique avec Grammatics. Dans les deux cas, malgré de la presse, le soutien d'un label et une forte attente, l'histoire avait mal fini, jusqu'à la case (ban)Krupt...
Pour sa troisième vie, il est donc reparti en bas de l'échelle, comme un jeune groupe qui débute, en commençant par les formats courts (dont un sur le Too Pure single club) et donc désormais le mini-album, essentiellement composé des différents titres déjà publiés (une mini-compilation, donc en quelque sorte), format populaire dans les 90's mais désormais beaucoup plus rare.
Bon, mais il nous propose quoi, avec son Department M ? Une musique entre dark-électro un peu déviante, synth-pop et new-wave qui mêle facilité mélodique et recherche de sonorités un peu différentes. Les mauvaises langues diront qu'il a comme d'habitude une poignée d'année de retard sur la hype... ou que l'emballage expérimental n'est qu'un leurre pour ne pas se voir reprocher de marcher sur les plates-bandes de l'euro-dance...
On n'ira pas jusque-là (vous savez bien que je ne suis en rien mauvaise langue) mais il faut bien reconnaître que le gars Owen arrive sur un créneau pour le moins occupé (pas une semaine depuis des mois sans qu'un mail nous propose une nouvelle "sensation" dans le genre). Il a cependant deux gros avantages sur ses "concurrents" : il a toujours su écrire de bonnes chansons, efficaces et vite mémorisées ; son chant n'a cessé en plus de dix ans de se bonifier.
Oubliés la voix un peu criarde des débuts ainsi que le falsetto pas toujours maîtrisé. Place à un organe fluide, touchant et puissant, capable d'occuper à lui seul tout l'espace. On pense de plus en plus à Andrew Montgomery (Geneva) qui lui aussi s'essaya un temps à donner un habillage électro à son chant. C'est malheureusement cet habillage qui est loin d'être toujours convaincant ici : ultra-réussi avec son côté sombre et tribal sur 'pHARMACY' ou sa légèreté hypnotique sur 'Miscellany', gâchant complètement (oh mon dieu ce saxo !) un 'J-Hop' à l'énorme potentiel tubesque.
Bref, Department M est retour plein d'autant de fulgurances que de maladresses. Bien à l'image de son auteur donc, dont on ne désespère pourtant pas qu'il nous apporte enfin un jour un très grand disque.
lyle
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