Sky Larkin - Motto
Label : Wichita Sortie : 16/09/13 Format : CD / LP Disponible : Partout |
Sky Larkin semble être le prototype même du groupe destiné à rester dans une semi-obscurité. Trop brutal, trop crade, pas assez mélodieux, bénéficiant d'une chanteuse avec une voix trop criarde et énergique, bref trop indé pour plaire au grand public. Pas assez noisy, dissonant, expérimental, suiveur des modes du moment ou sur un label qui a le vent en poupe... bref pas assez hype pour devenir un chouchou d'un certain public branché. En gros, aucune chance de passages réguliers à la radio ni de finir sur la scène du P*******k festival... Il reste le public qui depuis 20 ans suit une certaine idée du rock indé british. Et ça tombe bien, j'en suis. Et avec ce troisième album, le groupe de Leeds, qui avait un peu déçu avec un Kaleide vraiment trop propre, a pris son temps (3 ans, une éternité de nos jours) pour confirmer être un poids lourd du genre (à côté par exemple de Blood Red Shoes).
Dès la longue intro de guitare de 'Motto' qui introduit l'album, on en est convaincu, ça va être sec, entraînant et abrasif ! Les titres s'enchaînent, la plupart courts et nerveux, à un rythme soutenu (pas l'ombre d'une ballade ici...). La batterie tape frénétiquement, les guitares s'enflamment, des petites ruptures dans les chansons offrent de courts répits immédiatement suivis d'accélérations subites et festives. Et puis il y a Katie Harkin. Elle feule, cajole, s'époumone, se fait charmeuse... Pas une grande voix certes, mais dynamique et sachant varier ses effets. Musicalement, le groupe a gardé ses influences américaines (Pixies, Breeders, Dinosaur Jr...) tout en lorgnant aussi bien vers le post-punk que le shoegaze, et s'est crée son univers sonore bien à lui, à défaut d'être original. Alors certes, Sky Larkin a un peu tendance à utiliser toujours la même formule, ce qui peut lasser un peu et rend impossible une écoute trop fréquente de Motto. Mais sur une poignée de titres ('Newsworthy', 'Loom', 'Italics'), il tape vraiment très très juste.
lyle
|
11:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.