David Ford - Charge
Label : The Magnolia Label Sortie : 18/03/13 Format : CD / LP Disponible : Partout |
Il semble écrit que 2013 sera l'année où des losers magnifiques de l'indie-rock d'il y a 10 / 15 ans auront sortis non seulement leur meilleur album solo, mais aussi un des disques de l'année. Après Marc Carroll et son superbe Stone Beads And Silver, c'est au tour de l'ancien leader d'Easyworld (combo très placébien du début des 00's oublié après deux albums et demi)(pour ceux qui sont curieux de ce que peut donner un ersatz de Placebo...), David Ford, de surprendre en proposant avec Charge son disque le plus abouti, aussi bien musicalement et vocalement, en réussissant enfin la fusion entre ses origines pop britonnes et sa passion des singers / songwriters américains des 60's / 70's.
Ce qui est malheureux, c'est que chez nous, il ne risque finalement pas tant de passer pour un loser ou un has-been (Easyworld devait n'être connu que d'une grosses poignées d'indie kids), que pour un gros ringard, ayant eu la "chance" de voir une de ses chansons ('I'm alright now') adapté en français (par Miossec himself) pour ce bon vieux jauni ('20 ans'). Et il n'est par surprenant que notre Jojo national et son équipe se soient intéressé aux travaux du petit gars d'Eastbourne, tant il a réussi, lui, à s'approprier une certaine vision de l'Amérique (où il connait d'ailleurs son petit succès), un peu comme son camarade gallois Christopher Rees, sans pour autant tomber dans le plagiat ou la parodie.
L'intro à l'harmonica du 'Pour a Little Poison' introductif annonce la couleur : Charge sera roots, ou ne sera pas. Il ne se contentera pas en revanche de rester sagement dans un americana rural pour naviguer au contraire sans arrêt entre blues, country, rock et folk, au gré des humeurs, des rythmes, des colères et des douleurs. L'instrumentation est tout à tour luxuriante (les cuivres de 'The Ballad of Miss Lily', le violon délicat de 'What's not to love ?'...) ou très dépouillée ('Isn't it Strange' et sa guitare un peu rêche, 'Philadelphia Boy' et ses quelques douces notes de piano...), mais est là pour servir des chansons puissantes et qui touchent toujours juste, tout en gardant souvent un petit quelque chose de pop.
Mais plus encore que par sa sûreté dans l'écriture déjà bien présente à l'époque Easyworld, c'est par son chant que David Ford étonne sur ce nouvel opus d'une discographie qui commence sérieusement à prendre de l'ampleur. Débarrassé des scories brianmolkesque d'autrefois comme des tendances maladroites à la copie tomwaitesque (j'invente des adjectifs si je veux) des premiers ouvrages solos, il semble avoir enfin trouver sa voix, capable d'être mâle, chaude et puissante (en particulier sur 'Let it Burn') mais pleine de petites fêlures qui filent des frissons. Alors certes, on pense à quelques grands noms du passé, mais ici tradition rime avec grandes chansons.
On pourrait encore parler des textes, toujours très beaux, de la production impeccable, du somptueux et orchestral 'Every Time' de conclusion et son refrain irrésistible ("every time i was given the chance to stand on my own two feet I fell"), mais le mieux reste que vous alliez découvrir ça vous même au plus vite. Et si vous décidez d'investir, la version américaine bénéficie de quatre titres bonus (des versions enregistrées lors d'une session au piano, presque plus belles que les originales). Je dis ça, je dis rien...
lyle
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21:23 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Tout ceci me semble bien appétissant...
Mes (rares) collègues du moment vont découvrir avec moi.
Écrit par : -Twist- | 06/08/2013
Répondre à ce commentaireJ'espère que ça te (et leur) plaira !
Écrit par : lyle | 06/08/2013
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