- Princesse de mes nuits, tu veux aller au concert d’Olivia Ruiz ? me dit un jour Lyle (vous ne saviez pas qu’il avait cette propension à la poésie sentimentale, avouez) (je sais, c’est surprenant de la part d’un homme qui passe son temps à essayer de vous faire croire qu’il est profondément dépressif, et que le comble d’une journée réussie pour lui est d’écouter pour la douzième fois l’album d’un obscur groupe finlandais qui pleure sur une rupture survenue quatorze ans auparavant). - Oh oui ! répondis-je, car, entre autres goûts musicaux décadents, j’aime Olivia depuis la Star Ac’. Tu ne vas pas me demander un billet en échange, hein ? - Ah si, c’est le deal. Deux places, un billet, c’est honnête, non ? Perso, j’avais un autre type de deal en tête, mais Lyle est un homme chaste. Ahem.
Me voilà donc au 104, un lieu tout beau tout neuf, implanté dans un quartier pas des plus glamours. Le concert débute, sous la nef Curial (donc en plein jour jusqu’à 22 heures environ), par une première partie d’une chiantitude absolue : trois jeunes hommes qui semblent prendre un pied de malade en jouant du synthé avec deux doigts tout en braillant des trucs dans un anglais des plus approximatifs (je ne supporte pas les Français qui massacrent la langue de William : chante en français, bordel, ai-je envie de hurler avec sophistication). Trente minutes de calvaire, partagé par l’ensemble des gens qui nous entourent, mais comme on est poli, on a tous bien applaudi en chœur (enfin, surtout les autres, j’étais pour ma part trop occupée à vérifier un vieil adage moldave qui veut que quand on boit, on entend moins bien ce qui se passe autour de nous).
21h30, Olivia entre en scène et nous régale d’un concert bien rôdé, qui mêle chant, danse (son danseur qui joue aussi de la flûte est un enchantement pour les yeux) (surtout ses fesses me souffle mon amie, qui a assisté au concert avec moi) et un peu de scénographie vidéo. Je n’ai pas le talent de Lyle pour disséquer les concerts et parler de musique (je rappelle que mon chanteur préféré est Michel Sardou) (et dire que Lyle m’a quand même épousée, vous pouvez mesurer la profondeur de son égarement) alors je vais vous livrer mes impressions en vrac : j’ai kiffé. Grave. Olivia Ruiz est pleine d’une énergie communicative, et c’est une excellente interprète. Elle a une voix très limpide, comme dans ses enregistrements (et le son, contrairement à la première partie, était bien réglé). Son concert est bien construit, entre chansons de son dernier album (Le calme et la tempête), reprises (j’ai beaucoup aimé celle de Neil Young), « tubes » réorchestrés ('La femme chocolat' et 'J’traînais les pieds') et intermèdes dansés (j’ai déjà parlé des fesses de son danseur ?). La mise en scène, simple et sophistiquée, jouait sur les surimpressions photos, vidéos et autres, sur un ciel de drap blanc, très poétique. Tout ça devant une salle très réceptive, qui comptait son lot d’admirateurs transis de tout âge (mention spéciale au quinqua dans la fosse juste devant la scène qui l’a draguée tout du long et lui a offert des fleurs à la fin du spectacle) et qui l’a rappelée deux fois. Les rappels ont été d’ailleurs suffisamment longs (deux fois trois chansons et un changement de costume) pour que l’on en déduise que malgré un trac annoncé après la deuxième chanson, Olivia Ruiz était ravie d’être là. Nous aussi. Et ce fut même une révélation pour l’amie qui m’accompagnait et qui ne la connaissait pas du tout (merci pour la bière, Cilablue).
Fashion, récemment reconvertie dans le journalisme musical
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19:39 | Lien permanent | Commentaires (11)
Commentaires
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH ! Génial. J'ai éclaté de mon rire le plus franc depuis une éternité en voyant Olivia Ruiz sur la page d'accueil, et l'article est un délice. Merci !
Bon cela dit, soyons sérieux deux minutes, Olivia Ruiz c'est quand même de la merde en barre de femme chocolat. Ne poussons pas non plus :-)
Écrit par : Thomas | 09/06/2013
Répondre à ce commentaireAh c'est sûr que c'est pas Elodie... :-)
Écrit par : lyle | 09/06/2013
Ne serait-ce que niveau jambes ;-)
Écrit par : Thomas | 09/06/2013
Je ne les ai pas vu de près, moi... :-)
Écrit par : lyle | 09/06/2013
Ah,j'avais bien dit à Lyle que je pouvais me dispenser d'écrire un billet, mais il a insisté le gueux. :-))
Écrit par : fashion | 09/06/2013
Répondre à ce commentaireCe mec est un véritable pervers, mais je pense que ce n'est un scoop pour personne, même sa mère a déjà fait irruption sur ce site pour le confirmer publiquement :-)
Écrit par : Thomas | 10/06/2013
Dis donc Thomas, tu me rappelles qui a cru bon de faire intervenir ma mère sur ce blog...
Écrit par : lyle | 10/06/2013
Moi je l'ai trouvé bien écrit ce billet!
Et entre nous, il y a largement pire qu'Olivia Ruiz. Largement mieux aussi, c'est vrai, mais en concert il parait que c'est pas mal. Ce que semble confirmer cet article.
Écrit par : alex | 09/06/2013
Répondre à ce commentaireEt comment que Fashion elle écrit bien...
En revanche, ses goûts musicaux...
Écrit par : lyle | 10/06/2013
Qu'est-ce qu'ils ont mes goûts musicaux, hein ? J'en connais un qui a intérêt à faire attention s'il ne veut pas de représailles horizontales...
Écrit par : fashion | 12/06/2013
Répondre à ce commentairePffffffffffff
(je suis mature si je veux...)
Écrit par : lyle | 20/06/2013
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