Dans le mur... du son !

Label : Comets & Cartwheels

Sortie : 03/06/13

Format : CD / MP3

Disponible : En dessous

En écoute

Chaque année, il y a ces dizaines de disques lancés par les labels à la mode du moment et les bonnes agences de com, présents dans tous les bons médias, ouèb comme papier (mais si ça existe encore), et généralement bien dans l'air du temps, bien produits par une "référence" et avec ces bonnes petites "personnalités" indé parfaites pour les interviews et les photos promos... Bons ou mauvais, combien de ces disques trouvent réellement une place dans votre coeur et durent plus longtemps sur la platine que le temps que le vent de la hype les a porté ? Et puis il y a tous ces disques qui sortent dans l'obscurité et parmi lesquels, en fouillant bien, on trouve quelques diamants qu'on va chérir pour longtemps sans comprendre pourquoi eux n'ont pas eu la chance d'être médiatisé. Le premier album de Quickbeam est de ceux-là.

Bon, pour être franc on comprend très bien pourquoi le quatuor écossais ne fait pas la une des magazines : il ne rentre dans aucune case, et surtout pas celles qui sont à mode ces derniers mois. Pastoral sans jamais verser dans le folk. Trop pop pour être rapproché d'un post-rock sigurrosien. Trop enlevé et euphorisant pour être du slowcore. Proposant de sublimes passages de piano et de violoncelle sans jamais céder à la tentation du néo-classique. Pendant les douze titres et 50 bonnes minutes de Quickbeam, on pense à pas mal de groupes britanniques qu'on a pu aimer ces dernières années et qu'on a évoqué dans ces pages, souvent avec passion, comme Her Name Is Calla, Anna Kashfi, State Broadcasters ou July Skies, pas tant pour des raisons formelles que pour leur façon de créer un univers très personnel.

Dès les premières notes de 'Remember', on est frappé par le côté doux et tiède du chant de Monika Gromek. Et attention, tiède est ici un compliment, surtout de la part de quelqu'un n'aimant pas les grosses chaleurs, qui évoque des sensations agréables de confort et de bien-être. Sa voix envahit d'autant plus l'espace qu'elle sait se faire attendre et désirer, avant de se mettre à résonner brillamment au milieu de l'instrumentation subtile. Et rarement la mélancolie n'aura semblé aussi joyeuse... Régulièrement, bien que souvent de façon très discrète, Andrew Thomson vient ajouter un côté mâle, rehaussant ou répondant à sa partenaire. Et quand, seul, il donne une gravité poignante à 'Fall', on se dit qu'on l'entendrait bien un peu plus...

Musicalement, on est sur des mélodies lentes et légères, qu'on hésitera cependant à qualifier de ballade. Si sur les premières écoutes le violoncelle et le piano semblent occuper tout l'espace et  caractériser le disque, en se familiarisant avec les compositions on prend conscience de l'importance et de la richesse de la batterie, de la guitare, de l'harmonium ou des cuivres, souvent discrets mais fondamentaux pour tisser l'ambiance. Et de temps en temps, ils explosent de façon tout à fait inattendue, comme guitare et batterie sur 'Home'. Bref, une voix tout à fait charmante, une musique cachant ses richesses derrière un minimalisme et une lenteur de façade, une sensation de bonheur qui s'installe pour ne plus vous lâcher... Quickbeam nous propose avec son premier album un sérieux client pour être mon album de l'année.

lyle

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