Dans le mur... du son !

Le Café de la Danse est assez peu rempli ce soir, mais il faut dire qu'entre le temps pour le moins changeant (un coup il pleut, un coup il pleuviote et parfois même on voit un rayon de soleil) et des artistes islandais par forcément très hype et pas spécialement d'une joyeuseté susceptible de faire oublier cet hiver sans fin, il n'y avait pas de raison particulière pour sortir de son doux foyer.

Difficile de ne pas avoir une grosse pensée émue pour un camarade blogueur (et commentateur) passionné en voyant Pascal Pinon sur scène. C'est chez lui que j'avais découvert (comme beaucoup de choses) en début d'année les deux (très) jeunes islandaises et si j'avais été loin de partager son (légendaire) enthousiasme, c'est leur présence en première partie de Sin Fang couplée au souvenir de ses quelques mots qui m'avait convaincu de réserver ma place. Et c'était ma foi fort sympa. Les deux demoiselles ont beaucoup de fraîcheur et dégagent un bonheur d'être là assez communicatif. Bon, vocalement, ça manque sérieusement de souffle et d'ampleur, alors que musicalement, lent et minimaliste devient parfois synonyme de mélodies neurasthéniques et à peines esquissées. Mais entre les sourires, la candeur et l'exotisme du chant quand il n'est pas en anglais, difficile de faire son vieux grincheux. Même pour moi. Bon, on n'ira pas jusqu'à acheter l'album mais on est très curieux de voir quels effets les années auront sur Pascal Pinon... En hommage à celui qui nous régalait aussi régulièrement de superbes photos, j'ai essayé pour une fois de faire des clichés corrects. J'ai presque failli réussir. Adieu Mmarsup.

Thomas ne me croira sans doute pas, mais des gens sont descendus spontanément et avec enthousiasme dans la fosse quand la tête d'affiche est montée sur scène ! Au Café de la Danse ! Dingue non ? Bon, perso, je dois dire que Sindri Már Sigfússon fait partie des artistes dont j'achète et j'écoute régulièrement et avec plaisir les disques, mais dont je serais bien en peine de citer une chanson que j'apprécie tout particulièrement ou même le moindre titre dont je me souvienne. Et ce, que ce soit sous sous nom actuel de Sin Fang, sous le précédent (en rajoutant Bous ou la fin) ou avec son groupe Seabear, au point que j'ai beau reconnaitre avec plaisir les morceaux quand ils sont joués, je serais bien incapable de dire de quel album ils proviennent (pour une bonne partie du très bon dernier, Flowers, en fait). Ce qui est sûr c'est que j'étais venu avec quelques appréhensions (l'indie pop / folk gentiment barré et nordique du Monsieur est sympa sur disque, mais sur scène ?), et que je suis reparti conquis.

Mais il faut dire qu'accompagné de ses quatre musiciens aux looks pour le moins différents, il muscle sacrément son jeu, de nombreux titres tirant désormais vers le rock psyché. La batterie tambourine, les guitares tonnent et le chant, un peu fluet sur disque, gagne sérieusement en puissance, tout en prenant une petite fêlure bien agréable. Ajouter à cela une bonne dose de bonne humeur et quelques gouttes de rythmiques funky, et le Café de la Danse est ravi. Et le fait savoir à Sin Fang et ses compères, heureux mais semblant quelque peu surpris de recevoir un tel accueil. Quand en avant-dernier titre, il nous propose une version hyper-entraînante de 'Young Boys', difficile de ne pas se dire qu'en se départissant de sa réserve sur disque, Sin Fang pourrait sans nul doute toucher un public plus large. Impression confirmée quand après deux petites douceurs au piano, il finit le rappel en apothéose dans une allégresse collective.

lyle

Sin Fang

Pascal Pinon