Dans le mur... du son !

Label : Jagjaguwar

Sortie : 01/04/13

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En écoute

Quand je découvris par hasard (sur un forum anglais autant que je m'en souvienne) Volume 1, le premier album des canadiens The Besnard Lakes, ce fut un soulagement... Une bonne partie des groupes slowcore que je suivais à l'époque (Broken Dog, Arco, Tram...) avaient disparu (ou s'étaient faits rares et allaient disparaitre sous peu) et le grand-père de la scène (Low quoi) avait sorti un album qui ne m'avait guère convaincu (Trust, sans doute toujours celui que j'aime le moins parmi l'abondante discographie du groupe). Ce fut donc un immense plaisir de découvrir de nouveaux adeptes (citons aussi Early Day Miners, Barzin, Seekonk, A Northern Chorus...) d'une musique lente et pas aussi neurasthénique qu'on pourrait le penser de prime abord, mais s'éloignant un peu du moule crée par le groupe de Duluth pour incorporer des effets venus d'autres sous-genres de l'indie-rock.

On retrouve ainsi chez le quatuor de Montreal aussi bien des passages évoquant les "pères fondateurs" (Codeine, Galaxie 500) que des influences post-rock, shoegaze ou dream-pop et il y a un peu de tout dans les huit (en général longs) titres de Until in Excess, Imperceptible Ufo ; de la légèreté et de la douceur, en particulier sur l'introductif '46 Satires' ou sur 'People of the Sticks', qui donnent l'impression de s'envoler au milieu des nuages (mais attention à l'orage !), comme une pesanteur poisseuse, sombre et plombante sur le 'Alamogordo' de conclusion. Quand il se répond, le chant masculin / féminin n'est pas sans évoquer Low, alors que seul, celui d'Olga Goreas flotte quelque part entre Lush version Spooky et Mazzy Star. Bref, il y a là largement de quoi satisfaire les fanatiques du genre, dont je suis. Mais de quoi conquérir un public plus large ? J'en doute un peu...

Le succès critique de The Besnard Lakes Are the Dark Horse puis de The Besnard Lakes Are the Roaring Night n'avait pas franchement été suivi d'effets spectaculaires et ce nouvel opus, moins orchestral et psyché que ses deux prédécesseurs, semble destiné à rester dans l'ombre. Sans doute trop gris et nuageux ; trop hésitant à satisfaire les modes dreamy du moment (ou d'il y a quelques mois) ; trop peu susceptible d'accrocher l'oreille avec ses morceaux longs à la mélodie délayée. Mais aussi trop respectueux des codes des différents genres qu'il aborde ('And her Eyes Were Painted Gold' est par exemple une ballade space-rock superbe mais très classique). Bref, The Besnard Lakes a crée son petit univers à lui et satisfera ses fans avec ce nouveau très beau disque. Et c'est déjà pas mal...

lyle

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