Dans le mur... du son !

C'était il y a déjà trois ans qu'on avait fait partie d'une petite vingtaine de privilégiés (les absents avaient eu vraiment tort) en assistant à un très beau concert d'Arborea à l'Espace B. Aujourd'hui alors que, en retard, on se presse de nouveau vers la petite salle de la rue Barbanègre, on se demande pourquoi le duo mari / femme du Maine attirerait beaucoup plus de monde alors qu'il ne bénéficie quasiment pas de presse (il faut dire que ses albums ne sont pas distribués par chez nous non plus...).

Et on a donc la surprise de voir une salle très correctement remplie, avec une petite centaine de personnes assises autour de la première partie Belle Arché Lou. Le duo (aujourd'hui en trio sur scène) franco-suisse en termine avec une petite tournée européenne et ce concert est un peu une célébration entre amis. On est d'abord séduit par la musique instrumentale très singulière du groupe : guitare acoustique, vibraphone, clavier, xylophone pour des ambiances ouatées et un peu mystérieuses. On est impressionné par la maîtrise du groupe, par sa capacité à créer un univers de saveurs sucrées-salées et à varier la dynamique du concert. Mais alors qu'on est arrivé relativement tard et qu'on s'attendait à avoir manqué de très longues minutes, on est surpris de voir les titres se succéder. De très très longs titres... Au bout de 25 minutes, le charme commence à s'estomper. Après le double... C'est beau, mais ça manque par trop de variété et de folie, pour convaincre sur une telle durée. En tout cas pour me convaincre...

Quand Arborea monte sur scène, seule une moitié du public est encore présente. Tant pis pour les autres, le duo va encore nous gratifier de sa magie, soit un folk hésitant sans cesse entre psyché et appalache. La voix de Shanti Curran (on n'entendra son mari Buck que sur le "rappel") file toujours des frissons. Chaque note de guitare ou de banjo est un plaisir et le mélange acoustique / électrique tient sur un fil, dans un équilibre aussi précaire que sublime. Le concert de ce soir a un côté plus dépouillé que le précédent, on aura même le droit à un morceau a cappella, et son seul défaut aura été d'être... trop court. Rare que la tête d'affiche joue moins longtemps que la première partie... Et après une telle nouvelle performance, il est encore plus difficile de comprendre qu'Arborea reste relativement confidentiel.

lyle

Arborea

Belle Arché Lou