Soirée des premières ce vendredi puisque c'est la première fois que je me rend au Bus Palladium (la salle est franchement pas mal)... et qu'un artiste illustre le concert pendant que le groupe joue. Quand le trio (deux musiciens, un graphiste participant mollement aux choeurs)(ceci-dit, il est déjà bien occupé, pas évident de finir un dessin par titre sur sa tablette...) monte sur scène, c'est un peu (euphémisme) vide mais la salle va progressivement se remplir et l'ambiance se réchauffer.
Devinez le titre de la chanson...
Mais alors c'est quoi la musique d'Uniform Motion ? Des ritournelles pop savoureuses teintées parfois d'une douce mélancolie, d'autres fois de la chaleur bienveillante du soleil. Un côté folk bucolique pas trop appuyé pour ne pas sombrer dans le cliché cabane au fond des bois / feu de camp. Une guitare et une batterie qui s'entremêlent savamment pour tisser des mélodies soyeuses. Des harmonies vocales délicates et entraînantes. On pense souvent à un mélange de Grandaddy tristouille et de Bon Iver sorti de sa forêt et découvrant avec candeur et enthousiasme... une ville ! Parfois à un Radiohead profitant des bonheurs simples de la campagne. Le groupe joue des morceaux de son quatrième album, The Magic Empire, qui sort lundi (c'est donc en quelque sorte une release party quoi...)(rappelez moi de vous en parler un de ces jours, de cet album), comme 'Crown and Wishes', 'The Neon Nest' ou 'The Telephone Box' mais aussi des titres plus anciens comme 'I Was Crushed by a Forty-Foot Man' ou 'I Will Put My Life On Tape'. Et c'est une bonne surprise de découvrir que les petits défauts qu'on a pu trouver aux disques (chant parfois un peu plat, chansons parfois répétitives dans leur ambiance un peu molle) disparaissent avec l'énergie du live : Andy Richards a une énergie vocale débordante et alterne passages tout en retenue et en émotion avec envolées bien plus puissantes ; les morceaux semblent bien plus dynamiques et le set met parfaitement en valeur aussi bien les ballades que les titres nettement plus rock.
Ceci est un musicien sur scène.
Il est enfin temps d'évoquer le rôle de Renaud Forestié alias Reuno, le graphiste qui propose donc une illustration crée en direct pour chaque chanson. Il faut bien dire que je fus d'abord sceptique. A part nous donner le titre du morceau, la première oeuvre fut loin de me convaincre. Et pendant quelques titres, le regarder travailler à plus eu tendance à distraire mon écoute qu'autre chose. Et puis progressivement on se fait à ce spectacle "multimédia". A devoir à la fois regarder la performance des deux musiciens, se laisser embarquer par la musique et découvrir l'évolution du dessin. Et on découvre que cela peut permettre de rehausser l'ambiance ('Crown and Wishes' a pris un côté de plus en plus mystérieux et menaçant avec l'avancement de l'illustration) ou de mettre une pointe d'humour ('I Was Crushed by a Forty-Foot Man'). Bref ce qui ressemblait un peu à un gimmick apporte un réel plus à la performance scénique. Et participe à nous faire vivre un très bon concert. C'est beau, non ?
lyle
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