Si dans sa nouvelle nouvelle nouvelle configuration, l'Espace B ressemble maintenant à une vraie salle toute propre sur elle et plus du tout à un truc bricolé au fond d'un bar (au passage elle a du sérieusement augmenter sa capacité maximale), cela ne fait que renforcer les petits problèmes qu'on lui connaissait déjà : quand le public est réduit, ça doit faire vraiment vide ; quand il est venu en masse (et c'est le cas ce soir, c'est sold out), 80% des personnes présentes ne voient pas la scène... (ça explique les photos encore pires que d'habitude)(oui, j'ai toujours une bonne excuse...).
D'ailleurs Boy & The Echo Choir, sous la forme d'un duo féminin ce soir, plaisantera sur ce sujet, Caroline Gabard s'excusant après plusieurs titres joués à la guitare et donc debout, de devoir se rassoir, amenant sa comparse Rachel Langlais à préciser pour ceux qui ne l'auraient pas vue qu'il y avait bien quelqu'un d'autre sur scène. Heureusement qu'il y a la musique, parce qu'entre la chaleur, le fait qu'on est serré comme des sardines et qu'on ne voit rien, on ne peut pas dire que les conditions soient optimum. La musique donc... Ca va faire bientôt trois mois que j'écoute It All Shines, le nouvel album du "groupe" sans rien réussir à écrire dessus, cela dit bien mon embarras. C'est pourtant le premier disque de Boy que j'apprécie réellement... La voix de Caroline fait un peu penser à une version plus douce et apaisée de Chan Marshall, et est agréablement complétée par celle plus chaude de Rachel. On vogue dans des territoires lents et un peu mystérieux, pensant ici à Low, là à Cat Power. Un peu à Sigur Ros ou à Portishead aussi, par moments. C'est beau, suave et délicat, mais comme sur disque, il manque le petit truc qui emporterait ma totale adhésion. Et au bout de 40 minutes, l'impression de redite et un léger ennui s'installe subrepticement. Jusqu'à ce que le temps de trois derniers titres, un côté plus sombre, agressif et poignant se fasse jour, permettant de finir le concert conquis. Et de se dire que c'est peut-être ça qui manque à It All Shines, un peu de méchanceté...
J'étais très curieux de voir Balmorhea en concert. Pas forcément d'entendre le combo texan, le sublime Live at Sint-Elisabethkerk semblant d'autant plus difficile à égaler que leur dernier album, Stranger, m'a un peu moins convaincu que les précédents, mais voir comment ils allaient occuper la scène et réussir à captiver l'auditoire pour l'emporter dans leur univers très évocateur. Bon, j'aurai essentiellement vu des têtes et quelques épaules, surtout pendant les changements d'instruments en fait, et je ne suis même pas sûr d'avoir vu tout le monde... Et je ne serai jamais réellement rentré dans le concert, faute en grande partie à un son beaucoup plus lourd et beaucoup moins clair qu'espéré, laissant parfois une impression de bouillie sonore. Désir du groupe qui va d'ailleurs insister beaucoup sur son côté le plus post-rock, ou problèmes de réglages, peu importe, le fait est que certains instruments ressortent mal et que la guitare prend un côté très pesant, faisant perdre la spécificité du groupe et le faisant passer par moments pour un groupe instrumental lambda. Heureusement, il reste les passages où il s'aventure vers le néo-classique ou l'americana démente, mais là encore il manque cette sorte de pureté cristalline des disques. Attention ça reste un très bon moment, mais c'est quand même une petite déception...
lyle
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