Stereophonics - Graffiti on the Train
Label : Ignition / Stylus Sortie : 04/03/13 Format : CD / LP Disponible : Partout |
Comment faire un album de la maturité quand on a toujours fait de la musique de vieux, voilà un peu l'équation qu'avaient à résoudre les Stereophonics à un moment clé de leur carrière : nouveau (oui, encore !) batteur même si Javier Weyler a participé à l'enregistrement de ce nouvel opus, nouveau label avec le départ du nid V2, nécessité de retrouver une certaine crédibilité commerciale (parce que critique, il n'y a plus aucune chance) après l'échec d'un Keep Calm and Carry On n'ayant pas connu le TOP10 outre-Manche.
Bref, que faire quand on a déjà sorti l'album bouffi où on passe pour un gros con en faisant sa rock star capricieuse (ah, ce 'Mr Writer'...), celui où on racole des idées chez les petits jeunes qui marchent (Language. Sex. Violence. Other?), le live inutile, l'album solo folk du chanteur, la compilation au titre ridicule ('Decade in the Sun'... non, sans dec...) ? Quand on est source de dédain ou de moquerie et qu'on a pas sorti un bon disque depuis environ 12 ans ? Si on en croit le trio devenu quatuor gallois, on essaye de revenir aux bases tout en cherchant à donner l'impression qu'on est capable de proposer de nombreuses choses différentes et de maîtriser une instrumentation plus riche et moderne. Ce n'est malheureusement qu'à moitié réussi.
On retrouve donc sur une demi-douzaine de titres (sur les dix présents) le mélange de Britpop et de pub-rock qui avait fait le succès d'un Word Gets Around (qui mérite d'ailleurs sa place dans les listes des meilleurs disques des 90's) avec cette voix inimitable, mâle et assurée, et même quelques textes retrouvant un peu cet esprit "vignette échappée de la vie dans un bled de province" qui donnait un côté sincère et austère. Le résultat est très plaisant même si on a vraiment l'impression que le groupe essaye juste du faire du Stereophonics histoire de se réconcilier avec les fans, et des titres comme 'Graffiti on the Train', 'We Share the Same Sun' ou 'Violins and Tambourines' aurait largement eu leur place sur Performance and Cocktails (ou à la rigueur en face B du premier...). Et le duo vocal avec Jakki Healy sur la ballade 'Take Me' fonctionne plutôt bien, dans un genre ultra-balisé.
Mais (car il y a un mais, et un gros en plus), les 'Phonics ont cru bon, sans doute pour faire preuve de leur maîtrise toute neuve, de ne pas se contenter d'une instrumentation banale, guitare / basse / batterie, pourtant la plus appropriée à leur musique, pour ajouter, ici un petit coup de cuivre, là des cordes bien baveuses ou un clavier discret, sans que cela n'apporte quoi que ce soit aux morceaux. Si cela n'est pas trop gênant dans les titres où le groupe reste dans sa zone de confort (le bon gros pop / rock à la mélodie facile), cela devient franchement affreux quand il s'essaye à un rock plus heavy ('Catacomb'), à un truc orchestral et sirupeux échappé des 50's ('Been Caught Cheating' qui prouve si besoin était que Kelly n'est pas plus Sinatra que Stewart...) ou à des sonorités plus "modernes" (le très mauvais single du retour, 'In a Moment').
Au final, si on est plutôt content de retrouver la voix de Kelly Jones sur de bons petits morceaux, efficaces à défaut de réinventer la poudre, et si ce huitième album est sans doute le meilleur depuis le... deuxième (ce qui avouons-le n'était pas trop difficile), Graffiti on the Train est un disque assez inégal qu'on rangera vite, pour sans doute ne pas le ressortir bien souvent...
lyle
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11:15 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
"les Stereophonics ne constituent pas le pire du rock contemporain (...). Ils en sont en quelque sorte le baromètre discret, groupe en tout point moyen permettant aux autres de se situer. On imagine les discussions backstage après les concerts : "Alors ? C'était bien ?" "Ecoute, je te mets +3 sur l'échelle des Stereophonics". Show moyen, donc (quelle surprise), principalement composé de mid-tempo (oui car même leurs rythmes sont moyens). En fait chez ce groupe, le seul truc qui est bien c'est la voix du chanteur, qu'il n'utilise malheureusement que pour brailler des niaiseries (car l'intelligence des Stereophonics est - je vous le donne en mille - moyenne)."
Quand on vous dit que la vérité sort du clavier des chroniqueurs de DLMDS ^^
Écrit par : Thomas | 25/03/2013
Répondre à ce commentaire"pour brailler des niaiseries" ?
Only takes one tree, to make a thousand matches
Only takes one match, to burn a thousand trees
C'était profond, non ? :-)
Pour le maître étalon du moyen dans l'indie pop/rock, j'aurais plûtôt envisagé OCS ou Feeder mais pourquoi pas...
Écrit par : lyle | 25/03/2013
si tu penses qu'ils n' ont rien sorti de bon depuis douze ans pourquoi continuer à acheter leur CD ? moi il y a longtemps que j' ai cessé d'essayer d'écouter ce que tu aimes !
Écrit par : la maman de lyle | 26/03/2013
Répondre à ce commentaireSi le groupe est moyen, les commentaires aussi, dans la moyenne d'un consensus mou (à lire les autres critiques de nos augustes thermomètres du net). Je ne suis pas un fan intégriste des Stereophonics, mais je répondrais ceci (comme après une baise moyenne avec une fille de passage) :
- c'était bien ?
- bof...
- m'en fous, moi j'ai jouis
Écrit par : Fifi | 01/06/2013
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