Dans le mur... du son !

Label : Denovali

Sortie : 04/03/13

Format : CD / LP

Disponible : Import

En écoute

Autrefois, un de mes plus grands plaisirs était d'être seul. Et si possible de nuit, à me balader au milieu de la nature, dans un endroit désert (ce qui avouons-le n'était pas toujours facile en banlieue parisienne...), à profiter des éclairages crées par la lune et les nuages, et des différents bruits, souvent impossibles à identifier, parfois menaçants, souvent étonnants, étranges ou réconfortants, qui m'entouraient. Installation à Paris, naissance des enfants, passage (enfin plus ou moins...) à l'âge adulte... ce plaisir simple et intense a disparu, ou presque. Mais pas son souvenir, ni le désir de le connaître à nouveau, ne serait-ce que de temps en temps, en vacances...

Je pourrai raconter des tas de choses sur Fatalist : The Repetition of History, le nouvel album de Christoph Berg, alias Field Rotation. Cette leçon d'équilibrisme entre ambient et "néo"-classique ; entre instrumentation synthétique et organique ; entre passages sombres ou glaçants. Disserter (certes mal, comme d'habitude) sur sa puissance d'évocation et les changements d'émotions qu'il fait naître, en faisant ainsi la musique parfaite d'un film imaginaire. Bref faire la même chose que pour des dizaines d'autres disques instrumentaux, du moins les bons, naviguant dans les mêmes eaux.

Sauf que je n'ai pas envie de parler de Fatalist : The Repetition of History dans ces termes (mais, non, je ne viens pas juste de le faire...). Car rarement, si ce n'est jamais, un disque ne m'a autant rappelé ces délicieux moments à ne rien faire d'autre que de flâner en regardant les ombres et en écoutant le silence. Ce sentiment d'appartenance à un univers si vaste qu'il nous dépasse mais nous transporte. Cette impression d'être si insignifiant au milieu de quelque chose de si beau.

Là où 'The Uncanny' me fait contempler ces étoiles, si lointaines, et qui sait, peut-être déjà mortes, mais dont la lumière nous provient après un si long voyage, 'Valse Fatale' m'amène dans les ruines romantiques d'une abbaye peinte par Friedrich et 'The Repetition of History' m'évoque mes soirées estivales passées à suivre les côtés rocheuses de la Bretagne à la nuit tombante... Et en attendant le jour où je pourrai de nouveau vivre ces moments de grâce, je profite de tout moment de calme dans la maison pour mettre Field Rotation sur la platine, avec comme seul regret le fait qu'il soit trop court... Presque un comble pour un album de ce genre...

lyle

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