Dans le mur... du son !

Label : Little Red Rabbit

Sortie : 11/02/13

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En écoute

L'auditeur qui écouterait Rule of Twelfths immédiatement après le quasi uniquement instrumental A Distant Voice aurait sans doute beaucoup de mal à croire qu'il s'agit du même groupe. Mais si il y a une chose à laquelle Fuzzy Lights nous a désormais habitué, c'est à ne pas aller là où on les attend. Avec l'EP Helm, il était parti explorer les territoires d'un folk glacé et pastoral tandis que le deuxième album Twin Feathers explorait comment deux voix pouvait meubler un univers hésitant entre post-rock et slowcore. Synthèse des expérimentations passées et bien plus encore, ce nouvel opus montre un groupe désormais au sommet de son art.

Avec sa voix féminine froide et racée, sa guitare puissante et sa mélodie lancinante, l'introductif 'Summer's Tide' propose ce qui se rapproche le plus dans la discographie du groupe d'une chanson pop à fredonner en choeur. Et les neuf titres de Rule of Twelfths sont une recherche permanente de l'équilibre entre la douceur bucolique et apaisante des cordes et la la froide lumière violente des guitares. Entre la luxuriance d'une instrumentation très savante et la simplicité des mélodies. Avec en cerise sur le gâteau la voix susurrée de Rachel Watkins qui a pris une importance et une ampleur nouvelles.

Ainsi toute la première partie fait penser à un subtil mélange entre Low, Sigur Ros, Lush et Pentangle, offrant des moments de grâce infinie. Et puis avec l'instrumental 'Hallsands' un peu étrange, le ton change. La musique devient plus chaude et sucrée, la rythmique prend une importance nouvelle et des passages instrumentaux assez inquiétants viennent ponctuer une ambiance bien plus suave. La voix un peu malhabile de Xavier Watkins devient dominante sur 'Restless' et prend désormais une place importante. Ce sont maintenant des noms comme les Tindersticks ou les Dirty Three qui viennent à l'esprit. Tout ça pour finir sur l'onirique et spacial 'Coming Home'. Bref, sans être d'une originalité débordante, Fuzzy Lights trace sa propre route et nous offre un bien beau disque, son plus abouti jusque là, dont on attend de pied ferme les successeurs.

lyle

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