Dans le mur... du son !

Label : Bookmaker

Sortie : 14/02/13

Format : CD / LP

Disponible : Voir en dessous

En écoute

En relisant ce que j'avais pu écrire il y a presque deux ans sur To The Timeless Valley, je me demande ce que je vais bien pouvoir raconter d'original sur le nouvel opus de Valentin Féron aka Henryspenncer. Pas que Saturn soit une copie conforme de son prédécesseur, loin de là. Mais on y retrouve la même nécessité de se laisser immerger par une musique picorant, au gré des besoins, dans le drone, l'indus, l'ambient ou (et c'est un peu nouveau) le stoner, pour tisser des compositions instrumentales complexes et organiques. La même fixation pour le western, mais dans une version étrangement fantasmée et déformée, comme sous l'effet de quelques substances shamaniques. Ce même désir d'être la musique d'un film angoissant, dépaysant mais exaltant (ce qui peut d'ailleurs se réveler un peu frustrant dans le cadre de l'écoute d'un disque...).

La pochette, qui a abandonné le rouge terreux et l'horizon sablonneux pour un bleu spatial et une falaise donnant sur le vide, ainsi que le titre, sans aucune ambigüité, semblent annoncer une musique tournée vers le vide sidéral et l'infini silencieux. En fait, c'est loin d'être aussi simple. Oh certes, on trouve quelques passages de calmes cotonneux et planants, qui sont parfois inquiétants et venus d'ailleurs, qui d'autres fois vous installent dans un confort beaucoup plus domestique (l'intro de 'Mirages', le très poétique 'Nebula'). D'autres passages encore évoquent des vieux souvenirs familiers ('Eclipse' fait grave penser aux Shadows). Mais on a aussi droit à un déferlement sonique (mais aussi à une guitare acoustique particulièrement inspirée et très roots, sur la fin) sur 'Canyons' et à une sorte de délire fantasmagorique et noisy sur le 'Sarah' final. Ca part dans tous les sens mais jamais sans but...

Bref, chez Henryspenncer, chaque morceau est un univers. Arriverez-vous à y pénétrer et à profiter d'un disque maîtrisant à merveille les infinies possibilités de la guitare ? Peuplant les silences et contrôlant les colères ? Un vrai, bel, album.

lyle

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