Dans le mur... du son !

Label : Deep Elm

Sortie : 14/01/13

Format : MP3

Disponible : Partout

En écoute

Depuis trois semaines que Reanimation revient très régulièrement sur la platine (façon de parler puisqu'il n'est sorti malheureusement qu'en version digitale pour l'instant), je repousse sans cesse l'heure de faire un billet, et pas faute d'inspiration pour une fois. Non, le problème est que je me doute bien que les qualités que je trouve au premier album du suédois Christoffer Franzén alias Lights & Motion seront des défauts rédhibitoires pour beaucoup d'autres. Que le côté épique et grandiose que j'y vois sera perçu fréquemment comme pompeux et grandiloquent. Et certains vieux lecteurs ne se priveront sans doute pas de me signaler que j'ai vraiment des goûts musicaux peu sûrs. Tant pis, ceci est mon album de janvier (bon, uniquement parce que j'ai eu le Frustration en décembre)(peut-être un billet bientôt) alors j'assume... En plus 16 029 "j'aime" Facebook ne peuvent pas avoir totalement tort...

Mais commençons par le début. Reanimation est un album de musique instrumentale (on oubliera le 'Dream Away' qui fait une bien étrange conclusion) long (66 minutes), dense, à l'instrumentation (tout ce que vous pouvez imaginer, même un carillon) et aux ambiances particulièrement variées. Derrière un pseudonyme un peu arty (difficile de ne pas penser au futurisme) se cache un jeune musicien talentueux et éclectique dont on pourrait penser qu'il a absorbé tel une éponge puis digéré des tonnes de chose du prog au post-rock (en passant par le shoegaze, le space rock, l'ambient, voire même des trucs moins avouables genre U2 ou Jean-Michel Jarre...) afin d'en faire une hydre à 13 têtes aussi sauvage (ça part dans toutes les directions) que belle et fascinante. S'il fallait résumer un disque aussi vaste en une comparaison toute faite ?  Je dirais Muse se prenant pour Mogwai. Ou Coldplay essayant de faire du Amplifier. Ou Sigur Ros voulant être The Verve. Ou un mélange de tout ça...

Que ressortir alors de cette immense symphonie qui s'écoute d'une traite (voire en boucle) et en y découvrant toujours quelque chose de nouveau ? Les envolées de guitares d'un 'Aerials' portant plus que bien son nom ? Le mélange de douceur dreamy et de rythmique brutale de 'Victory Rose' ? L'alternance d'un côté électrique, vif et explosif avec des passages d'une douceur pensive au piano dans 'Fractured' ? La langueur mélancolique d'un 'Texas' qui ne cesse de s'étirer par vagues successives ? Le court mais particulièrement intense 'Departure' ? Tout ça et bien plus encore.. Il y a là un désir de mélodies et de lyrisme qui touche à l'emphase mais ne va jamais trop loin. Enfin, ça, ça dépend uniquement de vous et de la perception que vous en aurez... Dans tous les cas, n'hésitez par à aller jeter une oreille à Lights & Motion. Vous saurez très vite si vous êtes conquis... ou pas !

lyle

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