Dans le mur... du son !

Label : Mexican Summer

Sortie : 16/10/12

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En écoute

Label : Domino

Sortie : 05/11/12

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En écoute

Vous ne saviez pas comment dépenser en petites galettes les sous donnés par votre mémé à Noël ? Pas de problème, DLMDS va pendant quelques jours vous aider à trier le bon grain de l'ivraie à coup de Versus entre albums tirants dans la même catégorie. A ma gauche, une néo-zélandaise basée à San Francisco qui fait dans le dreamy / shoegaze avec chant éthéré. A ma droite, une francaise qui fait dans le dreamy / shoegaze avec chant éthéré... Que la meilleure gagne...

Avec son expérimenté Pygmalion Rex John Shelverton (Portraits of Past, The Audience, Vue, Bellavista...), Tamaryn nous offre avec Tender New Signs ce qui aurait pu être l'album dreamy de trop si des gens comme Memoryhouse (entre des dizaines d'autres) n'était pas passés plus tôt dans l'année... Tous les effets de guitares éculés que vous avez pu (ré)entendre très régulièrement depuis trois (cinq ?)(le temps passe trop vite...) ans sont là. L'ambiance cotonneuse, mystérieuse et langoureuse est là aussi, avec l'habituel chant féminin qui cherche à se faire à la fois sexy et fantomatique. Bref on est en territoire ultra-balisé, et on ne marche plus.

Heureusement, une poignée de morceaux propose soit une mélodie bien distincte (par toujours évident dans le genre...) et nettement au dessus de la moyenne ('Prizma' et 'Violet's in a Pool'),  soit une ambiance particulièrement réussie ('While You're Sleeping, I'm Dreaming' vous projette physiquement 20 bonnes années en arrière alors que 'The Garden' apporte une certaine brutalité bienvenue), ce qui permet à l'album de s'élever au dessus de la production moyenne dans le genre. Et c'est globalement très très bien fait. De là à y retourner régulièrement...

Melody Prochet alias Melody's Echo Chamber a elle aussi son Pygmalion, en la personne de Kevin Parker (Tame Impala), mais elle a surtout déjà une sacrée expérience et une énergie créatrice débordante, puisqu'on l'a déjà vu faire ces deux dernières années dans l'électro-pop (Narcoleptic Dancers) et le psyché-shoegaze (My Bee's Garden). Avec son nouveau projet, elle a choisi de ne pas choisir, puisqu'on y retrouve tout ça et bien plus encore...

Melody's Echo Chamber n'est donc pas stricto sensu un album de dream-pop, même s'il en possède certaines caractéristiques dans le chant et les effets de guitares. D'abord parce que c'est essentiellement un disque joyeux et entraînant (enfin de façon mesurée, hein, n'espérez pas danser dessus en boîte non plus). Ensuite parce que l'introduction d'un côté électro un peu loufoque (par exemple sur 'Crystallized') lui permet de se démarquer fortement de la masse. Enfin parce que le chant ne rentre jamais dans la séduction et garde au contraire toujours une côté simple et ludique. Maintenant on n'est pas franchement convaincu par les quelques titres en français ('Bisou Magique', 'Quand vas tu rentrer') ) et il faut faire attention à ne pas sombrer dans le mauvais Air mais quand l'équilibre se fait entre les différentes influences, c'est juste magique ('Some Time Alone, Alone', 'Endless Shore').

Et le vainqueur est... la petite française qui nous offre avec Melody's Echo Chamber un disque autrement plus varié et rigolo, même s'il souffre de quelques morceaux franchement dispensables. Mais il va quand même falloir que ça s'arrête un jour, ces groupes qui font de la dream-pop au kilomètre, même quand c'est bien fait...

lyle

Tamaryn

Melody's Echo Chamber

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