Maribel - Reveries
Label : Splendour Sortie : 27/06/12 Format : CD / LP Disponible : Partout |
J'avais décidé de ne pas parler de cet album, ou alors peut-être en post-it. Pensez donc, encore un disque déterrant allègrement le cadavre de la dream-pop et du shoegaze (oui, c'est au moins le centième cette année, comme chaque année depuis... 10 ans ? Il doit plus être très frais le cadavre...), que dire qui n'a pas été dit mille fois. Et pourtant, je me suis supris à y revenir régulièrement, comme quoi il avait quelque chose de plus que ses homologues...
Il faut dire que les norvégiens de Maribel ont un peu changé leur fusil d'épaule : à part sur un 'Falling Down The Stairs' d'ouverture qui semble passer le témoin en se calmant et en changeant de vocaliste en cours de route, les gros murs de guitares avec abondance de reverb et autres effets qui faisaient autrefois penser à leurs compatriotes de Serena Maneesh et à My Bloody Valentine (oui, comme beaucoup de monde actuellement) ont largement disparu au profit d'une musique nettement moins noisy et bien plus éthérée, digne des Reveries du titre jusqu'à faire parfois penser aux Cocteau Twins (oui, comme beaucoup de monde actuellement...).
C'est bien évidemment la nouvelle chanteuse Rebekka Von Markstein qui focalise l'attention. Si elle a parfois des intonations un peu dream-pop pour les nuls (mais si, vous savez, le genre de voix féminine qu'on a entendu chez des dizaines de groupes ces derniers temps), elle sait, suivant les morceaux, prendre un côté un peu théâtral et daté ('You Bring The Sadness'), extrêmement fantomatique en évoquant Miki Berenyi ('Slumber Street') ou plus chaud et léger (sur le très pop 'Jezebel Jive' on pense à Dominique Durand aux débuts d'Ivy), ce qui apporte une agréable variété à l'ensemble.
Mais cela ne serait pas suffisant si Maribel n'avait pas cherché (et par moment réussi) à sortir un peu des moules de genres bien trop codifiés pour s'aventurer sur de nouveaux chemins. Si le meilleur exemple en est ce 'Perfumed' où les deux voix se répondent et se mélangent sur un tempo un peu jazzy pour former une sorte de film noir musical, ce qu'évoque aussi la superbe pochette, une bonne moitié des neuf titres présents propose des univers très cinématographiques, aux sonorités et changements de rythme un peu étranges, tranchant fortement avec les titres les plus classiques. Bref, on peut se féliciter de cette évolution et espérer que le prochain opus sera le grand disque que certains passages laissent espérer.
lyle
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