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Charge Group - Charge Group

 

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Label : Own

Sortie : 20/03/12

Format : CD / LP

Disponible : Partout

 

Il y a des labels dont j'achète les disques les yeux fermés, sans avoir la moindre idée de ce dont il s'agit. Et dans le cas de Charge Group, eh bien je ne le sais toujours pas... Ce qui est sûr en revanche c'est que le quatuor australien ne fait pas dans le folk / ambient / slowcore cher à Own Records, à part peut-être sur le délicat et mélancolique instrumental 'Janet's Song' de conclusion, avec son violon neurasthénique tout droit sorti du fond sonore d'une représentation de la campagne profonde au XIX° dans des tas de films. Et ce titre fait une sorte de lointain écho au 'The Gold Is Gone' d'introduction, qui débutait en folk rural pour se muscler progressivement en hymne rock généreux et festif. Mais avec du violon et de la flute !

 

Entre les deux, nos australiens ne cesseront de nous surprendre en essayant de mêler des choses a priori inconciliables, comme sur un 'Volcano' conjurant les fantômes de Sonic Youth, Dirty Three et Oasis avec sa belle mélodie pop et ses passages instrumentaux pour le moins agressifs. Les titres s'enchaînent donc, papillonnant d'un univers à un autre, d'un genre à un autre, sans jamais se poser, ce qui donne un album ambitieux, éclectique et coloré, mais où l'intérêt retombe de temps en temps (en particulier sur les mollassons 'Resistencia' et 'The Jaguar Complex') quand d'autres morceaux vous scotchent (l'exaltant 'Run', sorte de post-rock tribal et mutant (qui dispose d'ailleurs d'une superbe vidéo) ou l'épique 'I saw the leaves falling back to their branches' (je veux le même truc qu'ils avaient pris avant) et son violon (un des gros points forts) tantôt virevoltant, tantôt déprimant).

 

L'autre petit point faible de Charge Group est sans doute le chant qui, s'il est parfois bien agréable comme sur la belle ballade 'Dominoes' où il a un petit quelque chose de Lloyd Cole, reste trop souvent un peu atone et pleurnichard. Il est heureusement assez peu présent. Reste un bon disque, suffisamment original et personnel dans la production actuelle pour qu'on oublie ses petits défauts, et suffisamment varié avec plein de petits trucs à découvrir pour qu'on ne s'en lasse pas facilement. Et qui donne envie de découvrir Escaping Mankind, son prédécesseur au titre aguicheur, qui nous avait échappé à sa sortie.

 

lyle

 

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