Dear Winesburg - Setting In
Label : / Sortie : mai 2012 Format : MP3 Disponible : Ici |
Les lecteurs réguliers s'en sont rendu compte depuis longtemps, j'aime me plaindre, même si cela a tendance à être pénible pour mes proches (oui, pour les lecteurs aussi). Et j'adore broyer du noir, même quand tout va bien, puisque de toute façon et de toute évidence cela ne peut pas durer, ce qui m'emmène à... oui, encore plus me plaindre... Ce qui est bien sûr très moyennement apprécié dans le cercle familial, allez donc savoir pourquoi. Finalement, je ferais mieux de prendre une guitare et d'écrire des chansons pour geindre et déprimer, puisqu'il semble que ce soit la seule circonstance où les gens apprécient ce genre de comportement, il suffit de regarder le nombre de gars qui ont fait une fructueuse carrière comme ça pour s'en convaincre. Sauf que je n'aurais sans doute jamais le talent de gens comme Dear Winesburg. Alors finalement autant continuer à tenir des blogs...
Trêve de conneries, Setting Inest à la fois un des meilleurs disques de folk (et il y en a eu quelques uns) et un des meilleurs EPs tous genres confondus entendu depuis de nombreux mois. Une guitare doucettement grattée avec légèreté et expertise. Un violon profond, avec juste une pointe de complainte et de mélancolie, joué superbement par Emma Kreamer, parfois tout seul, parfois en nappes superposées, avec des thèmes différents ou décalés. Le chant de Chris Kreinczes décidé et puissant mais rempli de fêlures. Des mélodies simples mais finement tissées pour créer des ambiances entre moyen-âge fantasmé et far-west désertique. On se retrouve plongé dans des étendues immenses et intemporelles. Ou plutôt où plusieurs époques se mélangent gracieusement.
Rarement la désolation n'aura semblé aussi foisonnante que sur l'instrumental 'Introduction' et ses innombrables violons alors que 'Setting In' prend aux tripes dès les premières lignes de texte. Mais on est loin de rester dans des univers sombres et désespéré : 'Way back Home' est au contraire très dynamique et optimiste (on le verrait bien illustrer une caravane de pionniers) alors que 'Into the Dim' laisse une impression d'être fourbu mais satisfait. Et quand Chris Kreinczes parle sur le très dark-folk 'Hard Now' avec son instrumentation inquiétante, on s'attend presque à voir débarquer quelque atroces créatures de légendes... Au final, 23 minutes qui prouvent encore une fois que la tristesse est un pur bonheur, mais qui semblent d'autant plus courtes que trois des huit titres sont des instrumentaux.
lyle
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22:56 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Ah mais moi j'aime bien quand tu fais ton Caliméro ;-) Plus sérieusement, je préfère quand tu nous fais découvrir des pépites telles que cet EP ! Je suis tombé sur le clip de "Into the Dim" et j'ai aimé d'emblée ! Je me suis dit que ce titre aurait pu figurer sur le 2e album de Noah & The Whale. Dommage que sur le site, on ne puisse écouter tous les morceaux de l'EP en streaming (il en manque trois, dont "Setting In") 100% d'accord avec ta chronique et les instrus sont MAGNIFIQUES !
P.S. : "Hard Now" a dû être inspiré par certains titres du Velvet. J'adore ! Encore MERCI donc.
Écrit par : J-P. | 14/08/2012
Répondre à ce commentaireContent que ça plaise à quelqu'un...
Écrit par : lyle | 14/08/2012
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