H. Gudjonsson - The Darkness And...
Label : / Sortie : 15/05/12 Format : MP3 Disponible : Ici |
Quand les premières notes d'un « disque » (il serait d'ailleurs grand temps que nos immortels se penchent sur la question de savoir comment appeler ces sorties uniquement digitales) (parce qu'honnêtement, je ne vois pas ce qu'ils ont de mieux à foutre) me font immédiatement penser à la fois à 'Words' morceau introductif du sublissime I could live in hope (oui, moi aussi, mais non) de Low et au génialissime (oui, ce billet s'annonce fort en superlatifs) Faithdes Cure, il semble évident qu'il a été écrit pour moi, et rien que pour moi.
Rien ne me prédisposait pourtant à tomber sur le The Darkness And... (quoique, rien que le titre...) de H Gudjonssonsinon ma tendance à farfouiller sur Bandcamp (oui, je sais, je ferais mieux de m'occuper des dizaines de trucs que j'ai déjà à chroniquer) pour voir s'il n'y aurait pas des trucs sympas (et gratos) à poster en news. Et effectivement, je tombe très régulièrement sur des trucs qui méritent d'être écoutés et diffusés (vous le savez si vous lisez régulièrement les news). Mais que j'écoute en boucle pendant des jours ? Ca n'arrive presque jamais ! Alors qui ne me donne envie de n'écouter rien d'autres pendant des semaines, je crois bien que c'est une première...
Alors OK, The Darkness And... semble définitivement n'avoir été écrit que pour moi. Cette musique lente et minimaliste. Cette instrumentation pour le moins clairsemée et semblant chercher l'intro ultime pour une marche funèbre (rhaaaaa ' The Darkness And... ') (j'adore ce titre...). Cette voix de baryton grave et crépusculaire qui sait se faire rare et traînante (trèèèèèèès nante...), qui ne révèle son poison qu'au compte-goutte... Oui, on a déjà entendu ça, chez Songdog, mais sans ce désespoir ; chez Last Harbour, mais sans ce désir de détruire la structure même de la chanson pour en faire une suite de son et de ténèbres. Prenez 'The Trees That Bend Around Me. Je vous mets au défi d'y trouver une ligne mélodique qui vous marque pendant ses huit grosses minutes, et impossible pourtant de ne pas y être totalement aspiré.
Des gens qui me viennent à l'esprit en écoutant H Gudjonsson, il y en a finalement un paquet (Arco, Songs : Ohia, Rivulets, Early Day Miners, Barzin...) et je ne sais finalement pas vraiment pourquoi tant les six titres ici présents ont quelque chose de vraiment singulier. Le gars bricole en plaquant des sonorités diverses (insectes, oiseaux, sources...?) sur une guitare maltraitée pour en sortir des sons poignants, le tout sur un rythme d'escargot asthmatique. Et c'est beau. Juste beau. Toute structure pop a disparu au profit de l'émotion évoquée par chaque note. Là, en regardant les Pyrénées depuis la fenêtre de l'hôtel, pendant que je l'écoute une dernière fois avant de publier ces mots, je suis écrasé par le sentiment d'une quiétude et d'une puissance infinies. Lorsque je l'écoutais dans ma chambre à Paris, c'était pareil...
lyle
|
08:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.