Lostego - The Colossi EP
Label : Autoprod Sortie : 2012 Format : MP3 Disponible : Partout |
Il y a très (trop?) régulièrement de nouveaux disques pour me faire penser à Elliott Smith. Pour me redonner envie de remettre ses albums sur les platines. Pour me ramener en tête les images de deux de ses concerts parisiens auxquels j'ai pu assister (oui, je suis assez vieux et chanceux pour ça). Pour finalement me faire conclure une fois de plus que son aura (faut-il aller jusqu'à son mythe?) dépasse de loin la réalité d'une musique et de performances scéniques autant magnifiées que plombées par une fragilité quasi-insoutenable. Et la question de se poser à chaque fois : est-il vraiment souhaitable que d'autres que lui fassent du Elliott Smith ?
Lostego me pardonnera (ou pas) cette introduction si je précise dès maintenant qu'il fait partie avec Bill Ricchini (mais que devient-il ?) des tout meilleurs épigones du « maître ». Mais en commençant son The Colossi EP par un 'The Road of Sorrow' au titre pour le moins évocateur, il ne pouvait que se douter que la comparaison serait inévitable. Car déjà que son timbre et son phrasé sont plus qu'évocateurs, voilà qu'il débute par la chanson la plus smithienne par sa mélodie et ses accords ! Elle est fort réussie, ceci-dit, et grâce à une voix un peu moins dure et plaintive, plus sucrée et légère que son titre ne le laisserait supposer. Mais bon, après un morceau pareil, difficile de s'enlever un certain nom de la tête...
Si les quatre autres titres de l'EP n'y arriveront pas, ils voient quand même Lostego ne pas rester sur des sentiers trop balisées. Ainsi 'The Colossi' s'éloigne du cliché voix tristouille / guitare sèche avec son clavier étrangement religieux et sa batterie discrète alors que 'I'm Not There' se révèle bien plus agressif (osera-t-on dire rock?) aussi bien vocalement que musicalement. 'Half A Step' visiblement enregistré live (chapeau si c'est le cas de tout l'EP) prend, après quatre minutes d'une certaine douceur pop langoureuse, un petit côté flamenco aussi surprenant qu'agréable. Alors que le long et mélancolique 'She Knew' bénéficie d'une instrumentation raffinée plus diverse que dans les autres titres et de chœurs bienvenus.
Et si tout cela n'a pas suffit à éviter à The Colossi EP ce premier paragraphe qui apparaîtra sans doute plus péjoratif que souhaité, c'est largement suffisant pour profiter de ce joli EP et de s'intéresser dorénavant de très près à son auteur.
lyle
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