The Futureheads - Rant
Label : Nul Sortie : 23/05/12 Format : CD / LP Disponible : Partout |
Voilà l'album le plus improbable de l'année ! Ou quand un groupe de post-punk de seconde division (et cela dit de d'une façon absolument pas négative) se prend pour Pow Wow (les plus vieux auraient préféré ne pas se rappeler cette référence, les autres feraient aussi bien de ne pas essayer de la comprendre). Qu'a-t-il bien pu passer dans la tête de The Futureheads pour sortir un album de chansons (quelques unes des leurs mes surtout des reprises) interprétées a cappella, en prenant le risque, au mieux de faire rire, au pire d'énerver fortement leurs fans (déjà pas innombrables, même chez eux, alors ici...), tout en n'ayant pas la moindre chance de toucher un public plus large ? Hein ? Quoi ? Se faire plaisir ? Tenter l'expérience ? Mais est-ce bien raisonnable...
Soyons franc, l'expérience Rant (que ce titre est bien choisi...) n'est pas concluante. Et pourtant on peut dire que le groupe a réussi son coup puisqu'on arrive à écouter l'album en entier sans souffrir (ce qui n'avait rien d'évident au départ, même s'il est court, surtout au vu de certains des titres choisis - on y vient bientôt -) et qu'on se surprend même à y trouver par moment du plaisir. D'abord parce que Barry Hyde s'en sort surprenamment bien vocalement, juste accompagné par les choeurs de ses petits camarades. Clair, articulé et décidé, son chant meuble parfaitement l'espace à lui seul, faisant preuve d'une variété de tons et d'une capacité à l'émotion qu'on ne lui soupçonnait pas au milieu des habituelles guitares déchaînées du groupe.
Ensuite parce que trois de leurs chansons ainsi réinterprétées ('Meantime', 'Thursday' et 'Man Ray') sont de vraies belles redécouvertes ('Robot' est par contre peu concluant sous cette forme) qui justifient à elles-seules pour le fan l'achat du disque. Enfin les trois titres traditionnels ('Summer Is Icumen In', 'The Keeper' et 'The Old Dun Cow') se prêtent fort bien aux arrangements choisis. Le problème vient donc, vous l'aurez deviné (ou pas), en plus des limites même du genre (vous avez vraiment envie vous, d'entendre 30 minutes d'a cappella ?) des reprises de chansons "décalées" par rapport au répertoire habituel du groupe. Le 'Meet Me Halfway' des Black Eyed Peas, le 'The N°1 Song in Heaven' des Sparks et le 'Acapella' de Kelis sont ainsi les catastrophes qu'on pouvait prévoir, n'apportant même pas le côté fun (et un peu moqueur...) qu'on peut attendre de ce genre de cover. Seul le 'Beeswing' de Richard Thompson s'écoute même si on peut penser que cette nouvelle version n'apporte rien à l'original...
Bref, les fans y trouveront une aimable curiosité à ressortir exceptionnellement (en faisant disparaître certains morceaux quand même), les autres peuvent passer leur chemin, pour par exemple découvrir leur premier album...
lyle
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19:17 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Intéressante critique. Bon, par contre, elle est un peu seule sur internet. Si vous en avez d'autre à partager à propos de cet album...
Écrit par : Forex | 21/09/2012
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