Erevan Tusk - Fortify Your Innocence
Label : Underdog Sortie : 23/05/12 Format : CD / MP3 Disponible : Partout |
Parfois, on fait bien de donner plusieurs chances à un groupe. Tenez, à chaque fois que j'avais entendu un morceau de Erevan Tusk, je me disais : "ouais, bof, pas mal fait, mais banal !". Pourtant à la sortie de Fortify Your Innocence, le premier album du quintet parisien, la curiosité l'a emporté. Et si l'écoute de l'introductif 'Cassidy' ne m'a d'abord pas rassuré, les quatre minutes de 'Frostbitten' ont suffit pour me convaincre que j'avais fait le bon choix.
Une seule raison à cela : une des deux voix masculines (désolé, je ne sais pas qui est qui), fragile, claire et décidée, rappelant par moment énormément Dale Grundle (Catchers, The Sleeping Years), et qui éclaire à elle seule le pop/rock teinté de folk (à moins qu'il ne s'agisse de pop/folk à tendance rock...) un brin conventionnel du groupe. Le genre de truc qui vous fait revenir sans arrêt sur un disque pour vous y plonger complètement.
Bon attention, hein, l'autre voix est bien aussi et quand je dis que leur musique est conventionnelle, ce n'est pas de façon négative. On sent que ces jeunes gens ont des tas de bonnes références ainsi qu'un joli sens de la mélodie et des harmonies, ce qui leur permet d'emballer douze titres impeccables. Mais un peu sages. Et qui mériteraient peut-être par moment de voir diminuer la dose de sucre et augmenter celle d'épices. Ainsi les cordes donnent un côté trop mélo à 'Mammoths' tandis que 'Phrasal Show' se la joue trop plage pour être honnête ou que 'By The Larches' est tellement boisé qu'il laisse un petit goût de sapin dans la bouche.
Non, on préfèrera définitivement les passages où Erevan Tusk abandonne le soleil et les glaces pour un temps un peu plus nuageux et électriques. Quand l'americana se fait grinçante et un peu décalée sur 'One Of These Days'. Quand on découvre un délicieux petit côté dreamy / shoegaze sur l'énergique 'Frostbitten' ou l'épique 'Truth Or Dare'. Quand la pop se fait langoureuse et coquine puis dérape lentement vers une fin plus noisy sur le 'Ivy Ghosts' de conclusion. Reste un bien joli disque, plutôt varié dans ses rythmes et ses ambiances, et qui se déguste confortablement installé dans le transat tout en laissant envisager que le meilleur est encore à venir.
lyle
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14:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
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