Dans le mur... du son !

Label : Kranky

Sortie : 02/04/12

Format : CD / LP

Disponible : Partout

Alors que Bradford Cox arrive à faire parler d'Atlas Sound, son projet solo, presque autant que de Deerhunter, son compère guitariste Lockett Pundt semble se complaire dans la discrétion pour ses disques sous le nom de Lotus Plaza. Il suffit de regarder la pochette sur laquelle ne figure que les initiales LP au milieu d'un ciel qu'il faut scruter attentivement pour y repérer un petit groupe de ballon, pour se convaincre qu'il ne veut vraiment pas attirer l'attention. Comme si les deux devaient s'opposer : lumière / ombre ; électronique / électrique ; inventivité / classicisme. Et je dois bien avouer qu'après quelques écoutes, je n'avais guère l'intention de parler d'un Spooky Action at a Distance dont le titre fait finalement un bon résumé. Pensez donc : un disque dreamy / shoegaze bien sage en 2012, c'est un peu chercher une aiguille dans une boîte d'aiguille quand on a besoin d'un trombone...

Pourquoi me suis-je donc accroché alors que j'ai une bonne vingtaine d'albums qui se sont ajoutés à la pile depuis ? Peut-être parce qu'à défaut de m'avoir laissé des souvenirs précis, ce deuxième album m'avait laissé un bon souvenir. Oui, dit comme ça, ça peut paraître étrange mais quand en fouillant au milieu de l'amoncellement, je suis tombé dessus, j'ai immédiatement pensé "ah c'était bien ça !" suivi de "mais c'était quoi déjà ?". Il a depuis tourné et retourné sur la platine sans que je puisse finalement en dire beaucoup plus... Oui, je sais, ça ne vous aide pas beaucoup, d'un autre côté si vous voulez l'écouter, vous ne devriez pas avoir trop de mal non plus... Un chant agréable mais assez neutre, qui semble surtout ne jamais vouloir se mettre en danger. Du reverb mais avec goût et modération. De jolis passages instrumentaux. Une ambiance un peu éthérée... So last year... (et celle d'avant aussi).

Mais voilà, Lockett Pundt fait preuve de deux grandes qualités (outre celles de musicien) : un sens mélodique évident et une capacité à donner la bonne dynamique à son album. Après un court instrumental très... aquatique, on commence ainsi avec deux morceaux gentiment nerveux et psyché ('Strangers' et 'Out of Touch') pour glisser progressivement dans une musique plus calme et langoureuse, qui vous enserre et vous cajole. Mais de temps en temps, une petite piqure de rappel (accélération soudaine du rythme, petit coup de guitare plus noisy...) vient vous empêcher de vous assoupir béatement pour vous permettre de bien profiter de la douceur pop et du travail des textures. On nage un peu entre les JAMC et The Clientele... Et on finit sur une superbe balade ('Black Buzz') rappelant étrangement Low. Pas un grand disque, mais un sacré bon moment.

lyle

Site du label