Lee Ranaldo - Between The Times And The Tides
Label : Matador Sortie : 20/03/12 Format : CD / LP Disponible : Partout |
Quand le bel ensemble se délite, on hésite. Les groupes les plus estimés ont rarement donné lieu à des carrières solo fabuleuses ou admirées, laissons de côté les fab four, c'est vrai pour les Stones, Led Zep, pour Pink Floyd, pour les Pixies... Mais les individualités ont toujours eu leur part de liberté dans Sonic Youth, le prolifique Moore en usant plus que les autres sans en garder l'exclusive.
Le plus rassurant dans l'album de Lee Ranaldo, c'est qu'il sonne rarement comme un disque de Sonic Youth. Même l'ouverture du disque introduit dans le terreau du groupe de touches de Dinosaur Jr. ou, comme la plupart des commentateurs l'ont relevé, de R.E.M. Le moins rassurant, ce sont ces passages improbables à la guitare, du pire mauvais goût, pire encore puisqu'à la niaiserie Ranaldo ajoute une ringardise plouc, heureusement éphémère. Gilmour, sors de ce corps! Des morceaux pas mal ficelés comme 'Off The Wall' ou 'Fire Island' en ressortent gâchés, on aimerait que des versions demo viennent les réhabiliter. Tout ne peut pas être du niveau de 'Xistina As I Knew Her'.
Il n'empêche, disque après disque on commence à s'apercevoir que la fin de Sonic Youth ne nous affecte pas tant que ça, et que le peu d'évolution et de fraîcheur qu'on pouvait attendre de nos héros surgira de projets solo. A ce jeu là, Ranaldo, dont personne n'espérait rien de particulier, s'en sort très honorablement.
arbobo
On n'a pas assez parlé de l'emploi des seniors pendant cette campagne. De ces pauvres gars de plus de 55 ans qui se retrouvent du jour au lendemain au chômage après 30 ans de bons et loyaux services dans la même boîte, qui peinent à se recycler face aux petites jeunes aux dents longues ayant parfois tout appris auprès d'eux et qui en sont réduits à chercher des petits boulots.
Bon, désolé si ce préambule de mauvais goût vous a offensé, mais c'est à ça que me fait penser Between The Times And The Tides à chaque fois que je l'écoute. Sauf qu'après autant d'années dans un des derniers groupes ayant révolutionné le rock, on peut espérer que Lee Ranaldo se retrouve dans une situation bien plus facile. D'ailleurs son disque semble marcher plutôt bien, ce qui n'avait a priori rien d'évident, qui s'intéressait réellement à ses expériences solos avant la fin de Sonic Youth ? Oui, je caricature encore...
En fait la vraie question est plutôt qui s'intéresserait à cet album s'il était l’œuvre d'un quidam quelconque ? (Oui, j'ai déjà dit un truc pareil pour le Moore, et alors ? Je me répète si je veux...). Il y a là une grande aisance mélodique et technique mais les compositions souffrent trop souvent d'un grand classicisme voire d'une certaine banalité, que ne peut faire oublier un chant pas désagréable mais lui aussi archi-rebattu dans l'indie pop/rock de ces 30 dernières années. Quand elles ne sont pas carrément gâchées par des détails atroces et du plus grand kitsch. Au final voilà un disque qui s'écoute bien, avec quelques pépites ('Waiting On A Dream', 'Shouts'), mais qui supporte mal les passages répétés sur la platine.
lyle
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20:54 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
On a pas assez parlé de l'emploi des seniors ? Si, si, moi j'en ai parlé, j'ai même consacré une tribune entière au sujet dans le vain espoir de tirer la sonnette d'alarme !
http://www.legolb.com/2011/11/groupes-au-bord-de-la-crise-de-nerfs.html
Écrit par : Thomas | 24/04/2012
Répondre à ce commentaireTu es définitivement notre maître à tous... :-)
Écrit par : lyle | 25/04/2012
Paradoxalement, celui-ci, quoique électrique, ressemble beaucoup moins à du Sonic Youth que le disque acoustique de Thurston Moore. Bizarrement, c'est peut-être aussi pour cela qu'il m'a surpris et que je l'écouterai un peu plus.
Écrit par : Ska | 25/04/2012
Répondre à ce commentaire"je l'écouterai un peu plus" : ne fait pas ça, malheureux... :-)
Écrit par : lyle | 25/04/2012
Répondre à ce commentaireon reste dans le relatif, ska, et je te comprends ;-)
thom,
on fait comme tout le monde, on ne parle que ce dont tu as déjà parlé avant, pas fou quand même :-)
Écrit par : arbobo | 25/04/2012
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