Dans le mur... du son !

Label : Captured Tracks

Sortie : 20/03/12

Format : CD

Disponible : Import

Eh non, les rééditions ne sont pas l'apanage exclusif de Thomas ! Mais le terme est-il bien choisi pour une réunion des différents formats courts (agrémentés de quelques inédits) publiés avant un unique album ? Alors commençons par féliciter chaudement le label Captured Tracks de nous permettre avec ses Shoegaze Archives de profiter enfin de ces groupes qui n'étaient jusqu'ici que des noms sur l'excellent blog du mouvement shoegaze et de rappeler que bien avant de "triompher" dans le revival nu-gaze / psyché (APTBS, All The Saints, Autolux, Darker My Love...), les américains avaient eu à l'époque une (peut-être faudrait-il même dire plusieurs...) scène dans le genre musical qui se regardait les pieds, à la fois fortement influencée par leurs homologues britanniques mais aussi profondément originale.

Car si des titres comme le virevoltant 'Eclipse' et ses superbes nappes de guitares ou le très swervedriverien 'Evergreen' évoquent les maîtres d'Outre-Manche, il y a dans la plupart des 18 titres de Maps For Sleep énormément de pistes et d'idées différentes, qui montrent bien qu'au début des 90's, les frontières sont encore totalement poreuses entre shoegaze, dreampop, slowcore, post-rock... et qu'à la suite de groupes comme Codeine ou Galaxie 500, des tas de jeunes gens (Idaho, Labradford, Low, Red House Painters... Half String a d'ailleurs apparemment joué avec certains d'entre eux) s'essayent à de nombreuses expérimentations (qui deviendront les codes de demain).

Le quatuor de l'Arizona évite ainsi la plupart du temps les gros murs de son et les vagues de reverb pour multiplier les recherches sur les effets et les textures. Pour varier les rythmes et les ambiances, tantôt musclées, tantôt beaucoup plus moroses et ouateuses, parfois dans le même morceau. Pour tenter de nous donner l'impression de planer au milieu des nuages, du vent et des éclairs de lumière. Et s'il n'y a forcément aucune cohérence durant la grosse heure de musique que propose cette "compilation" (comment cela serait-il possible vu la différence de provenance et de date des morceaux), on peut s'étonner devant la variété des solutions proposées, du très pop 'Oval' (où le chant très détaché et un peu fatigué de Brandon Capps fait étrangement penser à de nombreux groupes britpop) au totalement éthéré 'Sun Less Sea', en passant par l'instrumental 'Slipknot' proche dans sa structure de beaucoup de morceaux post-rock à venir. Et si au milieu de titres étonnamment modernes, d'autres sonnent un peu plus datés, il n'y a vraiment aucune raison de ne pas vous conseiller de courir (re?)-découvrir Half String et ses innombrables richesses au plus vite.

lyle

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