Dans le mur... du son !

J'aurais aimé assister à l'intégralité des trois soirées du premier festival Fake Series proposé par Hartzine à la programmation franchement passionnante mais comme ce n'était pas possible (j'avais piscine), je me suis contenté de la troisième pour assister enfin au concert d'un groupe dont le nom nécessitait à lui seul ma présence.

To The Happy Few (puisque c'est d'eux dont il s'agit) est un trio parisien mélangeant allègrement électro, shoegaze et post-punk dans un brouhaha sonore des plus jouissifs. Avec des beats tantôt violents et un peu technoïdes, tantôt plus lents et hypnotiques, des murs de guitare variant du dreamy au brutal, un chant qui évite le côté baryton asthmatique bien trop fréquent dans ce genre de musique actuellement, pour privilégier un côté souple et distingué, TTHF crée une ambiance sombre et intense, sur laquelle on se trémousserait bien lugubrement, traversée de fulgurances lumineuses. A la fois épuisant et exaltant, le set parait bien court et laisse la conviction que, décidément, la scène française regorge de pépites malheureusement trop souvent pas assez mises en avant. Un seul petit regret, que le chant ait été trop peu audible mais on se rattrape depuis en écoutant l'album acheté sur place. Et incroyable, le groupe nous ferait presque aimer une chanson de Metallica...

L'inconvénient quand on choisit d'avoir une apparence et une attitude ouvertement sexy sur scène, c'est qu'on a intérêt d'assurer un max vocalement et musicalement pour ne pas donner l'impression de chercher à attirer les regards parce qu'on n'arrive pas à attirer les oreilles. Eleanor Logan, l'âme de Happy New Year enlèvera vite son petit chaperon noir pour rester dans sa petite robe rouge. Elle multipliera les poses et les moues boudeuses, en particulier pour le photographe qui la mitraille au premier rang. Elle essaiera tout au long du set d'alterner allures mutines et ingénues. Mais elle n'arrivera jamais à passionner par sa musique.

Pas qu'elle soit dépourvue de qualités, loin de là. Les deux compères de la section rythmique assurent comme des bêtes à créer une ambiance sourde et pesante. Il y a là une façon intéressante de détourner tous les codes de la dream-pop pour créer quelque chose de beaucoup plus sombre et menaçant. De destructurer la pop pour en faire un brouillard peuplée d'ombres et de lumières fantasmatiques. Mais trois gros problèmes se posent pendant le concert : les susurrements et feulements sont souvent franchement too much et bien peu audibles, alors que le chant, par exemple sur le single 'Gold Medallion', est autrement plus convaincant. La guitare parait hésitante et pas assez présente. Les titres se révèlent bien trop répétitifs, sans doute à cause du côté magma sonore qui nait progressivement. Du coup, l'attention a tendance à décrocher... Mais au vu des promesses des singles, on se procurera très bientôt l'album qui sort chez SVN SNS records (le label de TTHF) et on aurait tendance à penser qu'en concert, la demoiselle devrait moins se mettre en scène et plus laisser parler sa musique.

On espère maintenant que ce Fake Series était le premier d'une longue... série...

 lyle

Site Officiel Happy New Year

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