Dans le mur... du son !

Label : Saddle Creek

Sortie : 21/02/12

Format : CD / LP

Disponible : Partout

Toujours aussi productif le gars Tim Kasher puisqu'après son escapade solo, le voilà de retour avec le septième album de Cursive (on est presque surpris de ne pas avoir eu de The Good Life depuis cinq ans). Et la première chose dont on se rend compte en regardant le joli digipack tout en mettant la galette dans le lecteur c'est que les illustrations sont plutôt glauques et que les textes... forment une pièce de théâtre (dont le gars Tim chante tous les rôles, parfois plus robertsmithien que le gros Bob lui-même) sur deux frères jumeaux séparés à la naissance.  Aïe aïe aïe, le concept album... grandguignolesque en plus... Heureusement la musique passe vraiment bien, sorte d'indie rock (avec un bon petit côté prog ou métal par moment) un peu old-school peuplé de riffs ravageurs et de batterie brutale (c'est sans nul doute l'album de Cursive le plus violent), en perpétuel changement de rythmes, de sonorités, ou d'instrumentation. N'espérez pas ici tomber sur une bonne petite chanson classique alignant couplets et refrains en gardant le même thème du début à la fin : ça bouge tout le temps. Du coup cet opéra rock / tarte à la crème / série Z horrifique est bien riche, parfois passionnant mais à coup sûr pas très digeste et il faudrait sans doute quelques dizaines d'écoutes supplémentaires pour en profiter à plein. Mais ça va pas être facile...

lyle

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Label : Jaune Orange

Sortie : 13/02/11

Format : CD

Disponible :  Partout

Bientôt deux mois qu'on se demande ce qu'on pense exactement du premier album des belges de Dan San. Et qu'on s'interroge sur les raisons qui font qu'on n'arrive pas à profiter pleinement de ce Domino pourtant pétri de qualité. Le manque d'ampleur, de piquant et de personnalité de voix agréables mais un peu neutres est très largement compensé par la beauté des harmonies, parmi les plus belles entendues ces derniers mois. Le groupe tisse des mélodies folk aériennes pleines d'ondes positives et les orchestre avec goût et retenue. Chaque instrument, chaque note, chaque son semblent avoir été mûrement réfléchis et c'est peut-être là le problème : si l'album de Dan San a largement les qualités de ceux de ses homologues anglo-saxons, il semble souvent un peu trop scolaire et manque trop de spontanéité comme de variété (près d'une heure sans jamais ressentir la moindre excitation, c'est long...) pour enthousiasmer. Enfin m'enthousiasmer, car pour d'autres, cela semble être le cas.

lyle

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Label : The Noise Company

Sortie : 07/02/12

Format : CD / LP

Disponible : Import

Après un Changing Horses sans doute un peu trop country pour être honnête, Ben Kweller revient avec ce qu'il sait faire de mieux : un bon album de rock ricain bien traditionnel teinté de folk, de blues et de country, qui alterne morceaux bien rythmés et ballades bien plus douces. Pas de surprise, le fan arrive en terrain conquis, sans doute un peu trop même (on jurerait par exemple qu'il nous a déjà fait l'intro de 'Full Circle' une bonne dizaine de fois) et celui qui ne connait pas encore l'ancien leader de Radish découvrira son sens de la mélodie immédiate et son joli grain de voix reconnaissable entre tous (du coup il se rappellera l'avoir entendu dans des films ou des séries télé...). Une bonne moitié des titres s'intercalera sans problème au milieu des 'How It Should Be (Sha Sha)', 'Wasted & Ready', 'Sundress'... dans un live en forme de best of dans les festivals de l'été. Mais un alignement de tubes un peu interchangeables n'était-il pas déjà l'impression qu'on avait déjà eu à un de ses concerts il y a des années ? Toute la force et peut-être aussi la faiblesse du bonhomme...

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Label : Transgressive

Sortie : 23/01/12

Format : CD

Disponible : Partout

Gros cliché de base : comme beaucoup de gens deviennent progressivement de plus en plus à droite politiquement en vieillissant, beaucoup de groupes deviennent de plus en plus mous durant leur carrière (exemple totalement au hasard : Idlewild). Eh bien cela ne semble pas devoir être le cas de Pulled Apart By Horses dont ce Tough Love enfonce largement leur premier album en matière de déflagrations sonores. Le quatuor de Leeds a dû sacrément bouffer de la vache enragée pour que Tom Hudson hurle comme si on lui avait volé sa bière, Lee Vincent tabasse sa batterie avec un aplomb et une énergie sans fin et que les riffs s'enchaînent avec une telle violence et une telle frénésie. Aux confins du post-hardcore, du grunge et du métal, Tough Love montre un groupe maîtrisant mieux ses instruments et ses compositions que sur un premier album pourtant déjà très bon mais n'ayant jamais cessé d'entretenir le feu sacré. Trente minutes de bruits, de fureur et de bonnes chansons. Un putain d'album de rock.

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Label : Nettwerk

Sortie : 27/02/12

Format : CD

Disponible : Partout

Oui, j'avais dit dans le précédent Post-It que c'était la fin des disques de 2011 mais le nouveau Radical Face dispose enfin depuis un mois d'une vraie distribution en Europe (son auteur l'a sorti et distribué lui-même aux States) et il mérite vraiment qu'on lui consacre quelques mots. Premier volet d'une trilogie consacrée à une famille imaginaire depuis son arrivée sur le territoire américain, The Family Tree : The Roots est un disque de folk enregistré avec des instruments traditionnels mais qui évite la facilité de chercher à sonner comme de la musique d'époque. On pense plutôt à des gens comme Mercury Rev ou Elliott Smith mais avec une étonnante impression de proximité, d'optimisme et de se retrouver au milieu d'un vaste panorama cinématographique. On n'ira pas jusqu'à dire qu'on arrive à vivre réellement le concept de l'album mais il y a vraiment une ambiance particulière dans ce très beau disque qui bénéficie par ailleurs d'un superbe écrin.

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Label : Slumberland

Sortie : 21/02/12

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En quelques années, on en aura entendu parler de Frankie Rose, entre sa présence dans de nombreux groupes hype et ses albums solo (mais sous des noms différents)... Pour son nouvel opus Interstellar, elle a heureusement abandonné le mélange noise / twee / shoegaze / girls band de Frankie Rose and the Outs et de ses anciens combos (Crystal Stilts, Dum Dum Girls et Vivian Girls) qui devenait pour le moins redondant pour se lancer dans... un mélange de new-wave et de dream-pop (ouah, trop original) qu'on placerait sous le signe d'une trinité Cure / New Order / Cocteau Twins. Alors voilà, la demoiselle est plutôt douée pour trousser de jolies petites chansonnettes pop comme pour s'approprier le style des autres tout en mettant un vernis qui lui est propre, et Interstellar est sans aucun doute meilleur que son prédécesseur. Mais juste un peu, vu qu'il souffre des mêmes défauts, soit quelques titres trop moyens, un manque absolu d'originalité et un chant qu'on préfèrerait au naturel. Et si la note reste la même pour cet agréable petit disque, c'est que sur dlmds, on ne met pas de décimaux...

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Label : Microcultures

Sortie : 30/01/12

Format : CD

Disponible : Partout

Etrange album que The Underground Karaoke qui semble vouloir faire un digest de toute une certaine production pop / rock de ces trente dernières années depuis les années 80 (la ligne de basse coldwave de 'Brother Jack', le synthé un peu écoeurant de '(Bipolar) Girl'...). C'est efficacement produit et interprété. Les onze titres ne sont pas plus mal écrits que bien d'autres. Mais là où ça devrait sonner classieux et épique, on trouve ça plat et ampoulé. Et puis il y a cette voix qui s'essouffle constamment en donnant l'impression de vouloir être mielleuse. On est presque désolé de ne pas avoir de bien à dire d'un album dont on sent bien qu'il a nécessité beaucoup d'énergie et de passion, mais vraiment, on n'accroche pas. Tout en imaginant bien que ce nouveau Tokyo/Overtones pourrait finir dans les listes de fin d'année de certains d'entre vous...

lyle

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Label : Pink Flag

Sortie : 13/02/12

Format : CD

Disponible : Partout

Avait-on vraiment besoin d'un (nouvel) album live de Wire, majoritairement composé de titres d'un dernier album pas honteux (surtout comparé à ceux de la plupart de leurs contemporains) mais pas non plus très folichon (mais non, le mot n'est pas du tout mal choisi concernant Wire) ? Une Black Session peut-elle être à ce point formidable qu'elle mérite de rester gravée pour la postérité (et pas seulement sur une vieille cassette) ? Poser ces questions, c'est déjà y répondre un peu... Oh ça reste efficace et le groupe pourrait encore donner des leçons à tous ces petits jeunots qui se sont essayés au post-punk ces dernières années sur comment brutaliser sa batterie et faire grincer sa guitare. Mais ça reste le minimum syndical : où sont passées agressivité, noirceur, passion ? Même la voix de Colin Newman semble avoir été quelque peu absente ce soir là. Reste quelques bonnes versions ('Smash', 'Two People in a Room') mais est-ce suffisant pour investir sur un live sans réel intérêt ?

lyle

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