Young Liar - EP2
Label : The Calico Print Sortie : 26/03/12 Format : CD / MP3 Disponible : Ici |
Alors qu'il aurait dû être un genre particulièrement propice aux expérimentations les plus diverses, le post-rock s'est trop souvent contenté de se partitionner en petites chapelles closes et de nous offrir des hordes de clones, au demeurant parfois excellents, de Mogwai, Sigur Ros, EITS, GYBE... Heureusement, ces dernières années ont vu arriver de nombreux groupes plus inspirés et audacieux, n'hésitant jamais à aller regarder ailleurs (drone, math, post-metal, shoegaze...) pour renouveler des sons devenus ultra-convenus. Et avec son deuxième EP (oui, ils ne se sont pas foulés sur le titre) foisonnant d'idées (et de bonnes grosses guitares) en quatre titres et à peine vingt minutes, Young Liar se place d'emblée parmi ceux-là, grâce à deux qualités principales.
D'abord sa capacité à sortir un peu du moule et à offrir des structures un peu différentes. Les trois premiers morceaux commencent ainsi par une longue introduction venant d'univers variés : ambient / drone pour 'Stay Hungry, Stay Crazy' ; Cure période Wish pour 'Sponsored Silence' ; beats frénétiques et hypnotiques pour 'It's Your IQ That's In Danger'. Alternent ensuite passages assez classiques de math-rock ou de post-rock, moments de riffs échevelés et brefs instants de répit revenant un peu vers l'introduction. Le quatrième titre 'Don't Tell Marlow' se révèle lui nettement moins inventif mais offre quelques beaux murs de guitares d'une brutale incandescence. La deuxième qualité de cet EP2 est de rechercher quasi-systématiquement à donner un petit côté groovy et dansant aux titres, soit par la rythmique, soit par l'utilisation de petites cavalcades de guitares particulièrement bien senties. Et ça fait bien plaisir d'avoir des titres instrumentaux qui ne se content pas d'être cérébraux et sensitifs mais donnent aussi envie de se bouger les fesses.
Alors certes, certains passages de guitares sentent un peu le réchauffé (d'un autre côté, difficile de leur demander de réinventer la roue) et d'autres le désir de montrer une certaine maestria technique. Certes, des noms (Foals, Errors, EITS) nous viennent à certains moments assez naturellement à l'esprit en écoutant l'EP. Et Young Liar devra faire attention à ne pas transformer son originalité dans les compositions en recette. Mais pour l'instant, on profite à plein de ce EP2 et on attend la suite de pied ferme.
lyle
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