The Megaphonic Thrift - The Megaphonic Thrift
Label : Club AC30 / Sonic Unyon Sortie : 29/02/12 Format : CD Disponible : Partout |
On a beau aimer la musique shoegaze et être un grand fan du petit label Club AC30 (lire mes écrits ici ou ailleurs pour s'en convaincre...), on finit par friser un peu l'indigestion de groupes pillant un répertoire dont on ne peut même pas dire qu'il ait jamais mérité le terme de "classique". Alors la nouvelle (on avait totalement zappé leur premier album, erreur qu'on cherchera à corriger au plus vite) sortie d'un quartet norvégien (contrée fertile en groupes shoegaze, voire 120 Days, Serena Maneesh...) avec des membres de Casiokids ou The Low Frequency in Stereo n'était pas forcément le truc le plus sexy et le plus attendu du moment. Mais ça donne pourtant un disque bien agréable...
Il faut dire que The Megaphonic Thrift lorgne autant (si ce n'est plus par moment) vers un certain rock noisy américain (Sonic Youth, Dinosaur Jr) que vers les mateurs de chaussures britons (My Bloody Valentine, Ride et Lush sont les références les plus notables ici), ce qui les éloigne de tout venant des revivalistes. Impossible par exemple de trouver une batterie aussi frénétique et des guitares aussi excitées que sur 'Raising Flags' chez le groupe nugaze lambda. Et que ce soit dans les morceaux les plus brutaux comme les plus dreamy, le groupe insiste toujours sur la qualité et la lisibilité de ses mélodies, variant les rythmes comme les effets et ne cédant jamais à la facilité du magma sonore souvent utilisé comme cache-misère par certains contemporains.
Si la musique de ce The Megaphonic Thrift tient diablement bien la route, il reste un gros problème au niveau du chant qui empêche de s'enthousiasmer complètement : la voix masculine manque totalement de souffle et d'ampleur alors que son homologue féminine a l'air d'un cliché totalement éculé dans le genre. Et les deux ne se marient que trop rarement, et pas pour une franche réussite... Restent onze bonnes chansons (il n'y a vraiment rien de qualité moindre), parfois quasi-pop, d'autres fois plus dans l'expérimentation ('Kill, Breathe and Frown'), baignant dans une ambiance de ciel gris que le soleil n'arrive jamais vraiment à percer, et parmi lesquelles une poignée mérite vraiment le détour ('Raising Flags', 'Moonstruck', 'Swan Out').
lyle
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09:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
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