Dans le mur... du son !

Label : Alter K

Sortie : 23/01/12

Format : CD

Disponible : Partout

J'entretiens depuis déjà sept ans une relation compliquée avec le duo franco-finlandais Mi and L'au. J'avais adoré à sa sortie le folk glacé, désolé et épuré d'un premier album découvert sur un site anglais (il faut dire qu'avec une sortie sur Young God Records, le label de Michael Gira...) mais depuis, que ce soit par des performances scéniques un peu inattendues ou des albums ne cessant jamais d'aller où on ne les attend pas, il n'a cessé de me décontenancer.

En général, ma première réaction apèrs un nouveau concert ou un nouveau disque est "mais qu'est ce qu'ils ont encore foutu, bordel !" et ça se finit immanquablement par un "ah, ouais, c'est vachement bien quand même !". Alors comme d'habitude, la vision de la vidéo du single 'If Beauty Is A Crime' puis les premières écoutes de ce nouvel album ont été loin d'être concluantes. Mais après bientôt deux mois... eh bien je ne sais toujours pas vraiment en fait !

Il faut dire qu'après l'album folk (Mi and L'au), l'album ambient, ou du moins minimaliste et expérimental (Du lait versé sur les robes blanches) et l'album (néo ?) classique (Good Morning Jokers) nous voici donc en face de l'album électro. Sauf que évidemment, comme à chaque fois, le duo ne fait pas vraiment comme tout le monde... (oui sauf pour la pochette vraiment laide, comme beaucoup de monde ces derniers temps). Car après un 'Territory is an animal' introductif s'ouvrant de façon un peu militaire puis semblant s'être échappé de l'album précédent, on attaque direct avec le single 'If Beauty Is A Crime' aux effets 80's étrangement en décalage avec une rythmique et une mélodie des plus étirées... Et ça va être comme ça pendant une grosse quarantaine de minutes (ce qui est court, pour eux...).

Déjà le côté électronique est loin d'être présent partout. 'Magic 80' est ainsi une superbe ballade piano-voix, mélancolique à souhait et mettant parfaitement en valeur la voix de Mira Romantschuk, fragile, belle et parfois coupante comme du verre. On dirait même que jamais un album électronique n'a sonné de façon aussi organique. On assiste ainsi à la naissance de micro-symphonies étranges et merveilleuses, peuplées de sonorités indéfinissables et tissant au ralenti autour de nous un cocon aussi confortable et reposant qu'inquiétant.

Et après des dizaines d'écoutes, dont certaines m'ont laissé subjugué quand d'autres m'ont vu ressortir sceptique, impossible de dire si If Beauty Is A Crime est un bon ou un très bon (voire plus) album. Comme ses prédecesseurs, il me faudra du temps, y revenir encore et encore, pour me familiariser avec lui et me l'approprier totalement. Et quand le prochain sortira, tout sera encore à refaire...

PS : la note n'a ici aucun sens, elle change pour l'instant à chaque morceau et à chaque écoute...

lyle

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