The Twilight Sad - No One Can Ever Know
Label : Fatcat Sortie : 07/02/12 Format : CD / LP Disponible : Partout |
Mais qu'est-il donc arrivé à The Twilight Sad ? Où sont passés ces murs de guitare à vous forcer de sortir de la Flèche d'Or pour les écouter sans se détruire les oreilles, ce reverb particulièrement sinistre, cette réappropriation toute personnelle de la musique shoegaze ? Envolés après le départ du bassiste Craig Orzel et l'arrivée aux manettes pour ce No One Can Ever Know de Andrew Weatherall ? On dirait bien... Ce qui semble désormais être une certitude après trois albums, c'est qu'on est en face d'un groupe décidé à ne jamais offrir le même disque, à expérimenter dans différentes directions, quitte à s'aliéner ses premiers fans.
Car No One Can Ever Know marque l'incursion de nos écossais dans le post-punk et la new-wave (avec quelques touches d'indus et de krautrock), ce qui avait de quoi inquiéter, vu le nombre de disques pillant sans finesse ces genres débarqués ces dernières années. On pense ainsi, suivant les moments, à Magazine, Joy Division, Wire, The Cure, Depeche Mode (sur 'Nil', on croirait le groupe de Basildon essayant d'écrire une sorte de marche religieuse)... sans jamais sombrer dans le décalque ou la citation trop directe. Les nappes de synthé, tantôt rythmées et dansantes ('Another Bed'), tantôt lentes et pesantes sont ainsi particulièrement bien intégrées, au lieu d'être juste un gimmick "d'époque" comme chez beaucoup d'autres. Mais la principale force du disque reste sa capacité à ne jamais se complaire dans un style mais bien de naviguer entre les genres et les ambiances, de refuser le crapoteux facile, de maintenir une dynamique entre les différents titres, le tout en gardant une grande cohérence sonore.
Il est cependant indispensable de finir sur la particularité principale de The Twilight Sad : le chant profond, guttural et expressif, avec un fort accent écossais, de James Grahan. Las et nostalgique sur 'Sick', lyrique sur 'Nil', puissant et énergique sur 'Kill it in the morning', il habite et personnifie les chansons comme très peu de frontman en ce moment. Reste que s'il sera un point fort pour certains, il rebutera de très nombreux autres, empêchant sans doute le groupe d'atteindre un plus large public, qui risque de maquer un bien beau disque, à qui il ne manque que deux ou trois titres vraiment forts.
lyle
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