De retour au Café de la Danse après une trop longue abstinence, alors vivent les amplis maltraités, les batteries tabassées et les guitares fracassées. Hein ? C'est piano, guitare acoustique, max deux personnes sur scènes et décibels rarement au dessus de 80 aujourd'hui ? C'est bien aussi, au moins on aura pas mal aux oreilles après...
Plus sérieusement, c'est Sleepingdog que je suis venu voir ce soir. Charmé par l'album With our heads in the clouds and our hearts in the fields, je suis très curieux de voir comment le duo va retranscrire cela sur scène. Evidemment, c'est statique (même quand on change d'instrument) et l'espace de la scène du Café semble bien grand pour eux. Mais l'essentiel est ailleurs : ce folk froid, lent et dépouillé qui tend vers l'ambient, réussi en quelques notes à meubler le lieu et hypnotiser la salle. Chantal Acda chante de sa voix la plus diaphane ; Adam Wiltzie (Stars of the Lid) se montre le moins possible et nous fait profiter de tout son savoir faire ; Nils Frahm les rejoindra pour jouer du tambourin et du piano sur les trois derniers morceaux ; le spectateur se dit que si l'album était d'une beauté calme et reposante, il prend ici une toute autre ampleur et perd complètement son aspect un peu répétitif. Un très bon moment.
Le problème avec les gars seuls, assis sur une chaise avec leur guitare, c'est qu'il suffit d'un truc qui vous gêne et on décroche. Grey Reverend tripote bien son instrument, compose du folk dans la grande tradition (même si ça manque un peu d'ambitions mélodiques) et fait partie de ces singers / sonwriters aimant bien poser tripes et âme dans les textes. Oui mais voilà, j'aime pas la voix. Au mieux, elle m'indiffère quand elle rappelle un peu le côté écorché vif d'un Robin Proper-Sheppard, au pire elle m'est désagréable dès qu'il la pousse un peu...
Si je ne suis pas parti après Sleepingdog, c'est dans l'espoir de pouvoir enfin répondre à la question "Pourquoi pas Nils Frahm ?". Bah oui, pourquoi Hauschka, Olafur Arnalds, The Stars Ovation... et pas Nils Frahm ? Il vient d'abord se présenter avec l'air d'un geek timide. Il nous raconte qu'il est passé chez le dentiste, qu'il est sous mécicaments antidouleur. Il est assez drôle en fait. Puis il s'installe à son piano (qui forme un angle droit avec ses claviers). Il n'a commencé par ne jouer qu'une note, répétée encore et encore, puis il est devenu progressivement habité, et finalement comme possédé par sa musique, se déhanchant, s'agitant sur ses instruments, comme si le public n'était pas là. Etait-il là d'ailleurs, le Café de la Danse, pourtant bien rempli, était d'un silence absolu, chacun semblant retenir son souffle. Mais voilà, le gars a beau être un formidable musicien, faire preuve d'une inventivité et d'une passion sans borne, je ne ressens, comme à l'écoute de ses disques, rien. Ni image, ni émotion, ni sensation... rien. Et cela répond définitivement à ma question de départ. Mais pour les autres, ça a visiblement été un très grand moment.
lyle
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11:08 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Moi, je garde plutôt un bon souvenir du concert de Nils Frahm auquel j'ai assisté : c'était dans un appartement où nous étions à peine trente spectateurs. En live, il ne joue que des "pièces" très (souvent trop...) longues : alors, oui c'est parfois ennuyeux mais justement, cela met d'autant plus en relief les passages magnifiques de ses morceaux.
P.S. : tu ne ressens rien, dis-tu... Même à l'écoute de "Felt", son dernier album ?
Écrit par : J-P. | 19/02/2012
Répondre à ce commentairePas écouté en entier. Je n'allais pas acheter un disque de quelqu'un dont je n'arrive en général pas à entrer dans la musique (d'un autre côté j'ai bien acheté le Oliveray alors...)
Écrit par : lyle | 19/02/2012
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