Dans le mur... du son !

Label : /

Sortie : 26/08/11

Format : MP3

Disponible : Ici

A la (environ) douzième écoute du premier EP des australiens de Second Hand Heart me revient cette question qui me taraude maintenant régulièrement depuis (au moins) des lustres : avec les nouvelles technologies, n'avons nous pas accès à trop de musique ? Trop pour ne pas remettre en cause la politique des labels et les phénomènes médiatiques. Trop pour ne pas être noyé dans une production pléthorique dans laquelle il est de plus en plus difficile de trouver les pépites. Trop pour ne pas perdre de vue et oublier bien vite des tas de groupes qui nous auront pourtant causé des frissons, ne serait-ce que fugaces.

Dans ses moments les plus rock ('Sweet Little Nothing' par exemple), Second Hand Heart est ainsi largement au niveau d'une Anna Calvi, les tics vocaux en moins et un agréable côté soul (on pense un peu à Sade par moment) dans le chant en plus. Les morceaux ont tous un petit côté radio-friendly pas déplaisant et qu'on imaginerait susceptible d'attirer les labels, tout en ne sombrant jamais dans la putasserie. Ca s'écoute en boucle comme on mangerait des sucreries un peu acidulée bien confortablement installé dans le canapé...

Oui mais voilà, des groupes avec de jolies petites mélodies entre folk et dream-pop (avec quelques passages plus jazzy), portées par une instrumentation luxuriante ('Silence Space' est somptueuse sur ce point) et une belle voix féminine (et celle de Jessica Carroll coule vraiment comme de l'eau de source) on en a vu passer quelques unes depuis des mois, et un petit passage sur Bandcamp vous permettra d'en trouver des dizaines en une heure, alors il faut vraiment sortir du lot. Or si Second Hand Heart se situe dans une bonne moyenne, il souffre de quelques défauts qui l'empêche d'atteindre le haut du panier (quelques trémolos inutiles, surtout venant d'une telle voix, des solos de guitares d'un autre temps comme sur 'Paradise') et manque (pour l'instant) d'une vraie personnalité.

Alors les questions restent sans réponses à l'écoute d'un énième joli disque dont on a bien peur qu'il sera rangé dans les oubliettes dès que des tas d'autres  auront pris sa place. Mais si jamais on tombe sur les futures productions du groupe, on se laissera facilement retenté...

lyle

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