Dominant Legs - Invitation
Label : Lefse Sortie : 27/09/11 Format : CD Disponible : Partout |
Je dois être devenu un vieux con qui n'y connaît rien (oui, OK, juste vieux, le reste je le suis depuis longtemps) mais j'ai parfois du mal à comprendre pourquoi tel groupe est glorifié comme brillant successeur du meilleur de la new-wave quand tel autre est accusé de racoler avec de la synth-pop la plus infâme. Pourquoi l'un mérite des comparaisons avec Orange Juice et l'autre avec Alphaville ou Bronski Beat... Dominant Legs possède des références impeccables puisque son leader Ryan Lynch a joué avec Magic Bullets et Girls (si quelqu'un peut réussir à m'expliquer la hype sur ce groupe...) et a sorti en 2010 un premier EP, Young At Love and Life, un peu maladroit mais très attachant et rafraîchissant. Suffisant pour s'enthousiasmer pour ce premier album ?
Que nous propose donc cette Invitation (à part une pochette au goût douteux) qui lui permettrait de sortir du lot des nombreux autres disques ayant les mêmes influences ? Un très joli son de guitares. Des synthés prenant parfois des risques (c'est quoi ce truc ressemblant de loin à une flûte ?) et ne se contentant pas de repomper les trucs à la mode (de 1980). Un désir de se montrer nettement plus funky que ses congénères. Est-ce que ça marche et est-ce que cela est suffisant ? Pas sûr du tout... Pour une poignée de titres accrocheurs à la mélodie implacable et aux sonorités plaisantes, combien de morceaux évoquant au mieux les films de deuxième partie de soirée du dimanche sur M6 (non les plus jeunes, je n'en dirais pas plus) (mais c'est cohérent avec la pochette finalement), au pire le plus indigeste de la variété française des 80's ('Lady is Sleek and So Petite' me donne envie d'arrêter immédiatement à chaque fois) ?
Et même dans ses passages réussis, Invitation souffre d'un énorme problème : Ryan Lynch est tout sauf un chanteur. Alors oui, la période post-punk était pleine de gars qui n'étaient pas des chanteurs, mais ils avaient quelque chose à faire passer : de la colère, de l'émotion... Là c'est vide, c'est creux, c'est plat, c'est ennuyeux au possible et en même temps un peu désagréable au niveau du timbre. On en vient vite à souhaiter qu'il laisse un peu plus la place à Hannah Hunt, dont les backing vocals, à défaut d'être transcendants, restent très honorables, et qu'il trouve un remplaçant afin de se consacrer uniquement à la musique...
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09:28 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
@ Lyle : je suppose que ton amorce fait référence au débat qui a lieu en ce moment chez -Twist- au sujet du dernier Cold Cave... Alors, pour quelle raison mystérieuse certains, comme Erwan ou moi, sont allergiques à cette synthpop "putassière" (sic) [le qualificatif est de -Twist- lui-même, un comble !] ? Déficit de connaissances musicales... ou simple question de (bon) goût ? A toi de trancher ;-)
Bon et Dominant Legs, sinon ? Je n'ai écouté que les titres sur leur MySpace : m'ouais, bof... Ah si quand même "Hoop Of Love" est plutôt catchy. Et je trouve son jugement très sévère sur le chanteur ; d'autres pourraient en dire autant sur celui de... Cold Cave, par exemple -au hasard- :)
Écrit par : J-P. | 10/01/2012
Répondre à ce commentaireEn fait pas du tout, je n'ai vu ce billet chez -Twist- que cet après-midi (pas beaucoup de temps libre en ce moment...).
C'était une référence au fait que certains de ces groupes sont encensés (Dominant Legs par Magic en l'occurence) sans que je ne comprenne en quoi ils sont moins putassiers que d'autres. Quand ils ne partagent pas totalement l'opinion (genre The Drums). Alors qu'au fond, tout ça est surtout très propret...
Sinon vocalement je préfère encore Cold Cave. Musicalement par contre...
Écrit par : lyle | 10/01/2012
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