J'ai failli commencer ce billet en me plaignant que, décidément, trois groupes qui jouent plus de 30 minutes, c'était au moins un de trop, surtout quand on est venu voir le dernier. Mais un concert qui commence à l'heure, finit tôt, avec un son superbe et pas trop fort... franchement on ne va pas se plaindre d'une première partie un peu moyenne (d'autant que rien ne m'empêchait d'arriver plus tard, je savais à quoi m'attendre, mais comme on a parfois de bonnes surprises...)
D'ailleurs, si j'avais vu Hospital Ships il y a dix ans, j'aurais sans doute été un peu plus enthousiaste. Mais voilà, depuis, des trios guitare acoustique / guitare acoustique / batterie caressée avec parcimonie jouant du folk lent et neurasthénique en restant assis et quasi-immobile... il en est passé sous les ponts (ou du moins dans les salles). Dans le genre c'est propre, bien fait, classique et plutôt pas déplaisant malgré la voix d'un chanteur qui, à son plus mâle, évoque un peu un Dale Grundle (Catchers, Sleeping Years) à son plus féminin. Mais c'est du déjà-entendu (en beaucoup mieux) un peu soporifique, il n'y a rien de vraiment mémorable et comme les trois types débordent d'un enthousiasme tout en retenue... on a bien du mal à se retenir d'aller prendre un peu l'air, ce qui est toujours mieux que de s'endormir.
La soirée "pour être heureux, jouons assis" continue avec cette fois un gars, deux filles, un piano, un violoncelle, un tambourin... et pas tant que ça de possibilités au bout du compte. Mais cette pop glaciale et alanguie fait bizarrement penser à la fois à Olafur Arnalds, à Low et et à une version ralentie, dépouillée et acoustique de Snow Patrol (quelque chose dans le chant peut-être...). C'est beau et reposant comme un torrent de montagne qui s'écoule au soleil, et si vous faites l'erreur de vous y baigner, ça risque de vous emporter loin... Bon, on est un peu circonspect sur la capacité du chanteur à pousser un peu la note, sur l'utilité de la vidéo projetée derrière le groupe et sur la trop grande rareté d'apparition de la voix féminine, mais belle découverte que Gem Club, bien plus convaincant en concert que ce que j'avais écouté distraitement sur le net.
On n'est pas assis par contre chez FareWell Poetry, sinon directement sur le sol ou pour mieux massacrer son instrument... R'n'r Baby... Si des inquiétudes subsistent sur leur capacité live, malgré toutes les qualités de Hoping for the invisible to ignite, au souvenir de la première fois où on les a vus, il y a plus de deux ans, elles sont bien vite dissipées : le chant (il faudrait plutôt parler de spoken word) autrefois un peu faiblard et assez mal intégré à l'ensemble est maintenant parfaitement en place et le projet un peu arty / branchouille / branlage de nouille a définitivement cédé la place à un combo aussi précis que décidé. Et telle la souris d'une des vidéos projetées pendant le spectacle, on va se faire gober par le Serpent. Tantôt hydre à sept têtes crachant avec une rare violence le feu de ses guitares (on n'a pas souvenir d'une telle apocalypse depuis un concert de MON (que sont-ils devenus ?)), tantôt séductrice-poétesse en petite robe noire susurrant des mots doux (enfin...) sur des vagues de sonorités douces et complexes, Il nous envoûte autant qu'il nous maltraite, par de longs morceaux allant piocher dans le post-rock, l'ambient ou la dream-pop sans jamais vraiment s'y attarder. FareWell Poetry, en album, c'est très bien. En concert, c'était encore mieux !
lyle
|
18:52 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
J'ai rajouté quelques photos, là...
http://www.jecoutedelamusiquedemerde.com/archive/2011/12/21/oui-j-avais-promis-des-billets-reguliers-j-ai-pas-reussi.html
Écrit par : lyle | 21/12/2011
Répondre à ce commentaireLes commentaires sont fermés.