Dans le mur... du son !

Label : Haslegs

Sortie : 15/09/11

Format : MP3

Disponible : Partout

Je ne sais pas ce qu'ils mettent dans l'eau (à moins que ce ne soit dans le cidre) à Oxford, mais avec des groupes comme Phantom Theory, Gunning for Tamar et donc maintenant Secret Rivals on se croirait revenu une grosse dizaine (quoi, quinzaine ? Mais non je ne suis pas si vieux !) d'années en arrière, quand le NME et le Maker se battaient à coup de combos tout juste sortis de l'oeuf et Fierce Panda était un label hype. Et bien comme tout bon groupe d'indie-rock de cette époque-là, Secret Rivals débute (enfin, dans le format long, il y a déjà eu single, EP, morceau sur compil...) par un mini-album huit titres, et de fort bonne tenue en plus.

Court et nerveux, Make Do and Mend présente les avantages et les inconvénients de ce format : il ne laisse pas le temps d'ennuyer mais laisse aussi un peu sur sa faim, d'autant que le groupe semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes et à offrir une variété bienvenue mais un poil frustrante. Ainsi 'Ghosting' et dans une moindre mesure 'Panic / Don't Panic' se situent dans la lignée de Johnny Foreigner où Los Campesinos! avec un rock fun et dansant, légèrement teinté de twee comme on en a déjà beaucoup entendu ces dernières années (ce qui ne veut pas dire que ce sont de mauvaises chansons, loin de là) alors que 'Me vs Melodrama' est un titre nettement plus lent, tendu et poisseux, avec ses nappes de synthés évoquant le Wish des Cure. De même il y a un sérieux écart entre 'We're not leaving you again' avec son petit côté Placebo des débuts, la ballade  'Make Do and Mend' fade mais heureusement très brève et le dreamy 'Tonight Matthew', ce qui incite à se demander si le groupe n'a pas voulu trop nous en montrer en trop peu de temps et n'aurait pas gagner à se recentrer un peu pour gagner en efficacité.

L'autre défaut principal de ce Make Do and Mend reste le côté (volontairement ?) amateur de l'enregistrement (d'un autre côté c'est peut-être en partie l'encodage...) : certains instruments semblent par moment bien bas dans le mix, les guitares ronronnent quand on a l'impression qu'elles devraient rugir et surtout le chant est parsemé de petites maladresses et faussetés, qui si elles sont assez mignonnes pour la partie féminine, sont beaucoup plus pénibles pour la voix masculine déjà par forcément très agréable, surtout quand elle se retrouve seule sur le 'Make Do and Mend' final. On serait ainsi tenté de lui conseiller de rester sagement dans les chœurs... Reste un solide premier effort qui laisse envisager le meilleur pour la suite et un groupe qui a largement les moyens de supplanter les bourrins mais efficaces Blood Red Shoes ou les dispensables Joy Formidable chez les amateurs d'indie rock briton classique et à chanteuse.

lyle

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