"Je suis assez timide, c'est toujours l'horreur au moment de monter sur scène, et parfois au point que ma voix s'enraie, la prochaine chanson parle de ça", nous livre la jeune femme. Seule avec ses instruments, toute en sobriété et bon goût, la bretonne Orianne témoigne de plus de métier et d'assurance qu'elle n'en a conscience. La chanson en question, 'I'm Terrified of Being', figure sur son premier disque, 5 titres autoproduits et de belle facture. Mais sur scène, on devine qu'elle a accumulé de nombreux concerts, y développant ses arrangements. Après avoir débuté le concert guitare-voix, à peine soutenue par une prog en toile de fond, elle ajoute et complexifie de chanson en chanson, tout en passant avec aisance de l'acoustique à l'électrique (une belle Danelectro) ou au clavier Casio. Pas si folk que ça, c'est une pop très écrite et bien ficelée qu'elle nous fait découvrir. Une pop assez proche de celle d'une Sarah Blasko par exemple, dont elle partage aussi le beau timbre de voix, légèrement pincé et égratigné, tandis que par instants c'est la voix de Mina Tindle qu'elle évoque. On vous souhaite de la croiser à votre tour sur scène, où ses mélodies sont encore mieux servies que sur disque. Le public, qui la découvrait, formait une queue interminable pour repartir avec son disque. C'est un signe.
La salle était venue pour Scott Matthew, et même acquise. En trio, l'australien (décidément) émigré à New York dit se sentir chez lui. Ce qui tombe plutôt bien car ses chansons, accompagnées souvent au violoncelle et au piano, appellent l'intimité. Le grand gaillard, habillé en hipster et plaisantin, joue un peu un rôle, l'autodidacte, le gentil fils à sa maman, assez pour entretenir la connivence avec son public mais sans dépasser les bornes. Sauf en rappel où il se lâche en faisant une reprise hilarante de Rihanna. "Ce titre est certainement le plus sirupeux que j'aie jamais écrit", annonce-t-il en riant de 'Felicity'. Il a beau dire, cela reste une petite merveille, très proche sur scène de la version de son nouvel album, comme la plupart. L'essentiel sera consacré à Gallantry's Favorite Son, son 3e et de loin son meilleur album, même si on aurait aussi aimé entendre 'Ornament'. La voix de Scott est l'une des plus belle qui soient, elle est imprégnée d'une sincérité et d'une fragilité qui touchent à chaque fois. On en devient indulgent avec des compositions qui se ressemblent parfois un peu trop, mais en restant aussi belles l'une que l'autre. Perdu dans ses grandes paluches, le ukulele cesse d'être l'instrument hype de la décennie, et devient plutôt un signe de modestie. C'est aussi de la lucidité, tant ses sonorités se marient heureusement avec son chant. Léger, touchant, à la fois premier et second degré, Scott Matthew sait comment nous prendre. La salle est conquise, et on s'en veut un peu car s'il y a bien un concert idéal pour un "rendez-vous" c'était celui-ci.
Scott Matthew annonce qu'il reviendra le 24 novembre à Paris. Cette fois-ci, vous n'aurez pas d'excuse!
arbobo
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18:59 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Je suis J-P. de Next et j'approuve ce message d'Arbobo à propos de Ladylike Lily ! ;-)
Je me souviens du très bon concert que donna la jeune Rennaise dans un tout petit bar (mais convivial) dijonnais, le 25 sept. dernier. Ce dimanche-là, elle se prêta en plus de bonne grâce à l'enregistrement des deux titres pour les célèbres "Faits Divers Acoustic Sessions" : je me permets donc d'illustrer ton compte rendu, cher Arbobo par une de ces vidéos, "On My Own" chanson éponyme de son EP.
-> http://youtu.be/UDQj3YUW7wQ
Écrit par : J-P. | 17/10/2011
Répondre à ce commentairemmmm :-)
ajout bienvenu JP, tu as bien fait!
Écrit par : arbobo | 17/10/2011
Répondre à ce commentaireBien sympa la vidéo...
Écrit par : lyle | 17/10/2011
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