Les choses ont vraiment changé à l'Espace B, et pas seulement dans la disposition de la salle, qui a subi un très léger lifting. Non, la différence, c'est un concert qui commence à l'heure (21h, soit 1/2 heure après l'ouverture) et qui se finit à un horaire raisonnable (23h15) avec des artistes faisant des sets courts et efficaces tout en se succédant avec rapidité. Ou quand Paris, c'est presque Paname... On aurait aimé immortaliser ça avec les habituelles belles photos floues, mais malheureusement, un oubli malencontreux de charge de batterie de l'apareil vous prive de ce plaisir unique comme seul DLMDS peut vous le procurer...
La soirée commence bien avec un des secrets les mieux gardés de la scène parisienne : Orouni. Et c'est en constatant que c'est sans doute ici la salle la plus grande où on l'ait vu jouer, que ce soit en solo, en groupe ou avec the Limes, que l'on réalise à quel point ce secret est bien gardé. Il faut bien avouer que la scène a l'air bien grande pour lui (oui, je parle bien de l'espace B, pour ceux qui ne connaitraient pas, pensez à une sorte de grand double-salon...), mais quel autre singer / songwriter en France en ce moment a cette qualité d'écriture ; ce côté simple et mélancolique qui n'exclut pas, loin de là des moments plus enlevés et joyeux ; ce chant, détaché et profond... Et même si ce soir la voix semble un peu hésitante et si la petite demi-heure est passée bien trop vite, on a vécu un bien bon moment, conclu en apothéose avec la participation finale de ses acolytes de (P)DBM.
Rarement aura-t-on vu un groupe ayant autant l'air de rien que There Is No Sin. Et pourtant Grandaddy semblant tout juste sorti du lit, ça valait le coup d'oeil... Un chanteur évoquant votre voisin de palier quadra largué par sa femme, après un dimanche survet' / sport à la télé / bière aux expressions grimacières et qui tente de se démener dans tous les sens sur une scène où on peut à peine bouger. Un guitariste qui se la joue assis, bluesman en costume élimé, genre fan de Clapton. Et on aura la décence de ne rien dire de la partie féminine du trio sinon que le jour où tous les musicos utiliseront leur tablette pour "jouer", on risque de s'ennuyer ferme (pas plus qu'elle n'avait l'air de le faire cela dit). Bref, le groupe au look le moins glamour de l'univers va nous proposer une musique au bon goût de l'Amérique profonde, naviguant entre blues, country et americana et portée par un chanteur qui surjoue à fond l'émotion et semble prêt à laisser son âme sur scène. Et si au départ, on trouve que non, vraiment, sa voix légèrement gutturale serait plus appropriée pour un cover band de The Mission, on s'habitue plutôt bien au décalage qu'elle forme avec la musique vraiment très traditionnelle. Du coup, on se sentirait presque dans un bled pourri du Texas avec ses poivrots, ses bastons et son groupe tentant tant bien que mal de jouer en évitant les bouteilles qui lui sont lancées. Mais l'espace B restera bien sage et se contentera d'applaudir poliment... Dépaysant...
Quand commence le concert de (Please) Don't Blame Mexico, outre le fait qu'on se réjouit de l'heure à laquelle il commence (pensez-donc, trois groupes, concert annoncé à 20:30 à Paris, on a d'abord imaginé être chez soi après minuit et demi), on constate d'abord deux choses : on n'a jamais vu le groupe deux fois dans la même configuration (pour cette fois, un duo clavier / batterie sauf pour le dernier titre où deux guests feront leur apparition) et on aurait imaginé, après un album de la qualité de Concorde ayant en plus bénéficié d'une excellente presse, les revoir la fois suivante dans une salle plus grande et mieux garnie que l'Espace B. Bah, les absents ont bien tort, et après cinq minutes, de toute façon, on ne pense plus, on prend juste son pied ! Le groupe enchaîne les morceaux avec une joie et une énergie communicatives dans un set paraissant plus équilibré que la dernière fois qu'on les a vus à la Flèche d'Or. Pas de répit, les titres au tempo plus lent étant parfaitemet intégrés aux plus entraînants, (P)DBM confirme qu'il est bien le groupe pop francais (et peut-être même pas uniquement) du moment. Même si on émettra quelques réserves sur le chant en français...
lyle
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