Sóley - We sink
Label : Morr Sortie : 07/09/11 Format : CD Disponible : Partout |
Bien que s'écoutant sans déplaisir et offrant même par moment de très beaux moments, le premier album de Sóley provoque surtout en moi une grosse interrogation sur comment la multiplication de l'"offre musicale" (il paraît qu'on dit comme ça, de nos jours) avec le net aurait pu changer ma perception d'un artiste. Autrement dit, si ma connaissance des artistes venus du froid n'étaient pas passée d'une poignée de groupes / chanteurs il y a presque deux décennies à... beaucoup (trop ?), serais-je plus indulgent (moins blasé, si vous préférez) à l'écoute des 13 titres de ce We sink, ou bien est-on simplement passé d'une situation où seul le "meilleur" arrivait jusqu'à nous à une autre où l'on nage sans réels repères dans le tout venant de la production ? Il y a sans doute un peu des deux...
Car il y a 15 ans, il est vraisemblable que le chant de la demoiselle m'aurait charmé. Mais après des dizaines d'autres voix avec des timbres un peu similaires et cette façon particulière d'articuler l'anglais, le côté gentiment exotique ne suffit plus : on veut de vraies bonnes chansons. Et c'est là qu'on peut être franchement déçu. Le disque est gentillet avec son pop/folk qui évite de piocher dans les traditions locales, lorgne vers le freak d'une Joanna Newsom sans jamais oser se lancer et se verrait bien folktronica mais si possible sans jamais heurter les oreilles par une quelconque audace sonore. Bref entre morceaux de piano écoeurants de sucre et longs passages lents et monotones où l'on attend toujours qu'il se passe quelque chose, on s'ennuie ferme par moment, même si le temps d'un 'I'll drown' d'introduction (tout de même très Stina Nordenstam) ou d'un touchant 'Bad dream', on ne peut que constater un talent certain.
Au final, on aurait tendance à conseiller à notre Islandaise, comme à son petit camarade Sin Fang, de se consacrer à fond à Seabear où les idées de chacun semblent permettre de garder une fraîcheur et une inventivité certaines plutôt que de nous offrir un disque globalement mièvre et déjà entendu souffrant de la comparaison avec ses collègues du nord, passées comme actuelles.
lyle
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18:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
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