Dans le mur... du son !

Label : Merge

Sortie : 19/07/11

Format : CD / LP

Disponible : Import

Cela va bientôt faire dix ans que je me demande si je dois aimer ou détester les Fiery Furnaces. Oui, j'ai dit « aimer », pas « adorer » parce qu'un groupe capable à la fois d'une poignée de morceaux totalement géniaux et d'albums chiants à mourir, il est clair que je ne vais pas l'adorer. Et le gros problème avec les Friedberger (les duos mixtes étaient quand même vachement tendance en 2003...) c'est que si le côté franchement décalé au début avait tout pour plaire, le côté « on fait tout pour paraître totalement barré alors que bon, c'est totalement calculé en fait » a fini progressivement par devenir vraiment pénible, surtout de la part d'un duo qu'on sentait capable de choses autrement plus intéressantes que de la provoc' à deux balles.

Et voici donc qu'arrive (OK, il y a deux mois, mais mon cerveau fonctionne lentement et il y a tellement de choses à écouter) Last Summer, le premier album solo d'Eleanor Friedberger. Et la première impression est : ça ne change pas grand chose en fait. La dixième aussi d'ailleurs... On y retrouve les claviers gentiment déconne, la capacité à passer brusquement du coq à l'âne, l'instrumentation pas toujours bienvenue (oh, une trompette qui n'a rien à faire là, comme c'est charmant...) et le chant très particulier de la dame... bref on est en territoire connu. Et le fait que Miss Eleanor abandonne progressivement la scansion et les ahanements de ses débuts n'est que la confirmation de ce qu'on avait pu entendre dans les derniers albums des Furnaces : elle se situe maintenant dans la lignée de Patti Smith et Joni Mitchell (oui, bonjour les comparaisons déjà lues mille fois) mais sans les capacités de l'une ou de l'autre à toucher son auditoire. Bref, la demoiselle n'a pas une voix (n'a  pas de voix en fait) apte à nous fasciner (comment ça c'est pas un scoop ?) alors espérons que la musique est un peu spéciale, elle...

Mouais, sauf que comme on l'a déjà dit, on est franchement dans la redite de ce qui a été fait en duo. On passe un peu son temps à se dire : tiens cette mélodie, cette harmonie, je ne l'aurais pas déjà entendu dans... (n'espérez pas non plus que je vais réécouter tous les albums pour faire une liste rébarbative que vous ne lirez pas de toute façon). Alors certes, la plupart des pseudo-expériences sonores et autres loufoqueries qui ponctuaient (et rendaient parfois inécoutables) les albums des Furnaces ont disparu pour laisser place à quelque chose de plus policé, très 70's dans l'esprit, mais les petits éclairs de génie qui transcendaient régulièrement certains morceaux ont aussi totalement disparu. Reste alors le « concept » de l'album. Soit ce truc fumeux qui en ferait plus qu'une réunion de chansons et que le duo a toujours adoré. N'ayant jamais éprouvé la moindre passion pour la grosse pomme et n'imaginant pas un instant que ma vie de tous les jours ait un quelconque intérêt (voulez-vous que je vous parle des boutiques croisées en emmenant mes enfants à l'école ?) et encore moins mes vacances d'été, j'avoue ne pas éprouver le moindre plaisir à l'écoute des textes de ce 'Last Summer'. Et comme la musique en elle-même est loin de me passionner...

lyle