Dans le mur... du son !

Label : Slow Learner

Sortie : 11/07/11

Format : CD

Disponible : Import

La version musique indé du bon vieil adage "suivant que vous soyez puissant ou misérable..." pourrait bien être "suivant que vous soyez sur une major ou un micro-label...". Mais avec une conclusion inversée ! Prenez Viva Brother (mais ça marcherait aussi avec The Kooks ou Bombay Bicycle Club) : signature en grande pompe chez Geffen, un max de com et hop, on se fait défoncer un peu partout sous prétexte de mauvais revival britpop. Alors que d'une part, cela fait 15 ans que des groupes font de la britpop (tiens, ça marche aussi pour le revival shoeagaze en fait), parfois même avec succès (n'est-ce-pas les Kaiser Chiefs ?) et d'autre part la britpop n'était-elle déjà pas en elle-même unrevival d'une certaine idée de la pop britonne venue des 70's et des 80's ? Tout ça pour en venir au fait qu'en sortant son album lui-même, le groupe Copy Haho ne subit pas la même volée de critiques. Mais c'est probablement juste parce que ce n'est pas un mauvais revival...

Parce qu'il s'agit bien ici de britpop même si l'on ne se contente pas ici de singer les "grands", Oasis ou Blur. C'est plutôt à des underdogs de l'époque que l'on pense, comme Perfume ou surtout Bawl. Avec le groupe irlandais, nos écossais partagent la capacité à mélanger passages doux et soyeux avec guitares anguleuses et brutales, le tout sur des mélodies légères et agréables. Et Joe Hearty par ses intonations, son phrasé et le côté chaud, parfois légèrement croonant, de sa voix rapelle immanquablement Mark Cullen. Autre nom qui vient immédiatement à l'esprit dès l'introductif 'Factory Floor' (mais aussi sur tout le début de 'Dying Breed' par exemple), celui de Lloyd Cole : même sorte de détachement classe, même familiarité immédiate... De temps en temps on pense un peu à Suede, à Pulp, même à Dananananaykroyd (le côté foutraque sans doute) quand ça s'excite un peu... Peut-être parce que le groupe prend plaisir à varier les rythmes, à changer les ingrédients, ajoutant ici ou là des guitares un peu garage ('Demons and Gods') ou hawaïennes ('Accent Changed')...

Au bout du compte on obtient un bon petit disque d'artisans de la pop, sans le moindre accroc mais sans aucune trace de génie ni même d'inventivité, qui se retient vite et met de bonne humeur. On est en droit de trouver cela insuffisant comme d'y trouver son bonheur. J'ai fait mon choix...

lyle

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