Dans le mur... du son !

Label : Empty Cellar

Sortie : 29/03/11

Format : CD / LP

Disponible : Import

L'excitation de l'amateur de musique mettant pour la première fois un disque acheté à l'aveugle sur la platine ressemble sans doute un peu à celle du joueur attendant les chiffres du Loto. Sauf que la mise de départ est plus élevée (je suppose que ça dépend du niveau d'addiction du joueur...), le jackpot beaucoup plus petit (au mieux un grand disque, ce qui n'est déjà pas si mal) mais les chances de gagner infiniment supérieures... En plus il était difficile de se tromper avec cette belle pochette évoquant les affiches d'un autre temps, ce nom plus que sympathique qui met en appétit même sans « t » et un label de qualité (on vous conseille très fortement l'album des Dry Spells). Alors, oui, c'est vrai on aurait pu bien avant lire des articles très positifs sur le site musical de référence ou différents blogs, mais l'excitation, elle, n'aurait pas été aussi présente, suivie de la joie d'avoir tirer au moins cinq bons numéros, soit un disque vraiment très agréable.

Des voix féminines aigües et agressives, quelque part entre Belly et Pooka, une musique hésitant entre dark-folk et indie-rock américain à papa, quelque part entre... Belly et Pooka . On commence donc par le country-goth de 'In the Garden', on enchaîne avec 'Summer Of Love' pépite échappée d'un coffre de chez 4AD après 20 ans d'emprisonnement puis un 'Black Rider' qui évoque une cowgirl reprenant du Zola Jesus... On ne va pas vous faire un track by track non plus, c'est encore plus chiant à lire qu'à écrire, et vous devez maintenant avoir une idée relativement précise que ce à quoi ça peut ressembler, en tout pas franchement ce qu'on pourrait attendre de Grace Cooper et Heidi Alexander qui ont servi de backup singers pour les Fresh & Onlys.

Alors on saura gré au trio de ne pas avoir cédé aux sirènes de la vague Vivian / Dum Dum Girls et de proposer un disque qui sort de l'ordinaire, vraiment très plaisant, capable de mêler mélodies légères et estivales (aaaah, 'Lightfoot'...) avec une ambiance nettement plus sombre et abrasive. On n'omettra pas néanmoins de signaler quelques faiblesses quand il se contente de proposer un titre folk assez banal dénué de tout attrait ('Over The Moon'), quand le chant minaude un peu trop ('Miracle Me') ou quand une chanson s'enfonce un peu trop dans la vase ('Heaviest Head In The West'), mais après tout, on n'attend pas d'un disque comme Mrs Jones' Cookies qu'il nous saisisse et nous transporte mais qu'il nous divertisse, nous rafraichisse et nous distraie. Et pour cela, il est presque parfait.

lyle

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